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Bienvenue au pays des 10.000 lacs

  • Photo du rédacteur: defenterreinconnue
    defenterreinconnue
  • 23 août 2020
  • 15 min de lecture

J+43 (Lundi 17 Août 2020) 

Voilà pour la dernière fois, nous quittons notre emplacement norvégien mais avant de changer de pays, il nous faut nous défaire d’une partie des liquidités encore en notre possession et pour cela, comme à notre habitude, nous arpentons les rayons d’un « REMA 1000 » qui est l’équivalent d’un LIDL ou ALDI chez nous.

Au DANEMARK et en NORVEGE, ces enseignes poussent comme des petits pains et doivent facilement avoisiner les 500 unités.

Une fois le coffre chargé de victuailles, nous remontons tous dans la voiture et parcourons les 16 kilomètres qui nous séparent de la FINLANDE.

La gorge serrée et le ventre noué, nous nous questionnons afin de savoir si : « Passera, passera pas ! ». Malgré le fait que nous sommes certains qu’ils partagent cette même anxiété, il est hors de question d’entamer le sujet afin de ne pas faire monter le stress aux autres.

« Aïe ça s’annonce mal ! », car les policiers norvégiens sont déjà fidèles au poste et prêts à arrêter tout conquistador qui veut envahir leur pays en ce temps de COVID.

Tant pis, nous n’avons pas d’autre choix que de suivre le tracé dessiné par le bitume noir sur la steppe sablonneuse et de toute façon nous n’avons pas l’envie de faire demi-tour.

« 11.12 heures : A 500 mètres, nous apercevons le pont qui sépare la NORVEGE de la FINLANDE.

11.13 heures : A 200 mètres, nous voyons un panneau jaune recouvert d’une centaine d’autocollants sous lesquels on peut distinguer « FINLAND ».

11.13 heures : Nous passons le poste frontière et en notre toute grande stupéfaction, il n’y a….. PERSONNE »

« Dans un sens c’est tout à fait logique car la FINLANDE est ouverte en provenance de la NORVEGE mais l’inverse ne l’est pas »

« Hip, hip, hip hourra ! un nouvel autocollant sur la voiture ! Et surtout l’entièreté du pays de Mr le Père Noël ! »

C’est avec une immense joie et soulagement que nous continuons à tracer notre route à travers la LAPONIE finlandaise.

Il faut reconnaitre que le tracé est tout à fait diffèrent qu’en NORVEGE. Ici les routes sont tracées à la latte à travers un paysage quasi plat et l’asphalte (un peu bruyant) est bordé par kilomètres de fils électriques, des milliards de pins scandinaves, lesquels trempent leurs racines dans les milliers de lacs qui abritent des billions de poissons.


Bref ce pays, de près de 5.5 millions d’habitants dispose d’une réserve naturelle sans limite.

Mais pour l’heure, notre volonté est de trouver un petit garage qui nous permettrait de changer les plaquettes de frein avant du Def qui ont souffert avec les descentes vertigineuses norvégiennes.

C’est à la sortie de INARI que nous faisons halte dans une grange reprise sur l’application « Maps.me » comme étant un garage automobile.

De l’extérieur, tout laisse présager qu’il s’agit d’une erreur d’appellation car il n’y a ni panneau publicitaire, ni trace d’huile ou tout autre objet laissant penser à cette activité.

Téméraire, Nicolas pousse tout de même cette vieille porte de grange faite de vieux bois et se retrouve nez à nez avec deux finlandais occupés à « mécaniquer » sur une rutilante AUDI A5.

Après avoir expliqué nos intentions, l’un des occupants des lieux nous propose de revenir dans 1 ½ heure.

Pas de problème car nous n’avons pas encore eu le temps de nous restaurer.

De retour au garage, nous entamons la conversation avec Marcus. Lors de celle-ci, il nous apprend qu’il effectue des travaux de mécanique depuis son plus jeune âge mais qu’il ne s’agit pas de son activité professionnelle.

L’été il travaille dans une pompe à essence tandis que l’hiver, il conduit d’énormes tracteurs agricoles destinés à dégager les routes de sa région.


Afin de mieux nous faire comprendre la dureté de la LAPONIE, Marcus nous exhibe quelques photos tirées avec son gsm. Les paysages enneigés sont magnifiques mais quand il nous confirme que les températures chutent à -30 voir -40 °C et que la neige est plus haute qu’un pneu de tracteur, lequel est plus grand qu’un homme d’1.80 mètre, nous prenons encore plus conscience de la difficulté de vie en ce lieu.

Le summum, c’est quand il nous apprend que les premières neiges tombent courant Septembre et pas spécifiquement fin du mois.

Après un nettoyage méticuleux des pistons de frein et placement des plaquettes, nous saluons la route en direction d’IVALO.

Ayant promis aux enfants de se faire un restaurant, nous profitons des 10 °C extérieurs pour assurer notre promesse.

Les thermomètres ont beau afficher 10°C, la chaleur ressentie nous semble avoisiner les 6 à 8 °C (« Et oui, après 1 mois ½ à vivre à l’extérieur, et à voir nos poils de jambes et notre peau se transformer en peau de poulet à chaque brise, nous commençons à pouvoir estimer la température ambiante ! »)

Et c’est dans ce petit village que nous dégustons un excellent hamburger bacon livré sur planche avec ses frites.

« Mon dieu, quel régal ! »

« Pour rappel, le dernier resto datait du 16 juillet et était à AALBORG au DANEMARK ! Donc… »

Entre chaque bouchée, dégustée à son paroxysme, nous tentons d’entretenir une conversation qui nous fait comprendre que personne n’a envie de sortir la tente par ce froid d’autant plus quand Laure nous précise qu’à ROVANIEMI (+/- à 280 kilomètres de nous) il fait ,21 °C durant les deux prochains jours.

« Allez hop, tout le monde en voiture ! On va encore rouler un peu afin de s’en approcher et côtoyer les douces températures de cette capitale LAPONE. »

Et oui, malgré cette météo clémente, il ne faut pas nous méprendre car ROVANIEMI est de 1 / La capitale de la LAPONIE

2/ Bâtie sur le cercle arctique 

3/ La ville officielle du Père Noël

« Allons-nous le voir avec ses lutins où profite t’il encore de ses vacances pour se réchauffer aux Seychelles ? »

C’est ainsi que nous roulons jusqu’à 23.30 heures et prenons la décision de nous poser sur une aire de repos sise le long de la route après que Laure nous ait fait part de son inquiétude de dormir dans la forêt.

« Quelle Belle FINLAND…ROVER ! »

J+44 (Mardi 18 Août 2020) 

Sis à 50 kilomètres de la maison du Père Noël, nous poursuivons notre bout de chemin en ce sens.

Une grosse ½ heure plus tard, nous y voilà arrivé : La « Santa’s claus village » qui est une sorte d’ « Euro disney village ».

Les hôtels, les boutiques souvenirs, les parcs à reine sont à l’effigie du Père Noël mais les lieux sont quasi désertés par faute de touristes.

Seule, le temps d’une photo, la ligne représentant le cercle arctique est prise d’assaut par les quelques touristes tels que nous.


« Il y a déjà 10 jours, nous le passions cette ligne dans l’autre sens ! »


A la demande de Gaby, nous nous perdons dans une des innombrables boutiques souvenirs et sans grande surprise, la quasi-totalité des objets sont badgés « Made in China ».

« Le Père Noël a t-il des actions boursières en Chine ? »

« On a beau eu chercher, nous n’avons jamais trouvé l’endroit de fabrication des jouets, ni les lutins. Mais après ce que l’on a vu, il est certain que nous n’étions pas dans le bon pays ! »

Les lieux sont tout de même agréables et sommes heureux d’avoir pu fouler les terres natales du Père Noël même si nous regrettons que lui aussi se soit fait avoir par la surproduction.

ROVIANEMI, en tant que ville, ne porte pas grand intérêt en tant que tel donc faisons le choix que de la traverser pour bifurquer vers l’est et nous rapprocher davantage vers la frontière russe.

Mais avant cela, il est temps de se poser dans un beau bivouac entouré d’eau dans lequel nous nous adonnons à l’écriture (Nicolas et Gabriel), au rasage des poils (Emma), à la lecture (Laure) et à la recherche d’informations sur notre futur (Delphine).


Une journée passée reculés de toute civilisation et durant laquelle nous reprenons à vivre en famille.


« Quelles retrouvailles ! »


J+45 (Mercredi 19 Août 2020) 



Après une nuit réparatrice, la chaleur accumulée au sein de la tente fini par nous réveiller en douceur.




Les rayons qui traversent les toiles des moustiquaires sont annonciateurs d’un soleil généreux et d’une belle journée.


A peine les « 4 zip » ouverts, notre vue panoramique nous offre un spectacle grandiose avec les rayons et les arbres qui se reflètent dans l’eau du lac et la brume qui se dissipe au-dessus celle-ci.

Les lieux sont parfaitement calmes et apaisants. Nous sommes loin des réveils matins que nous connaissons en période scolaire.

Alors que nous déjeunons, voilà qu’arrive un semi-remorque chargé de 5 grosses cuves.

« Mais que vient-il faire ici celui-là avec son semi ? »

A peine arrêté, son chauffeur et son passager en descendent et se mettent à l’œuvre. Ils se munissent de larges tubulures en plastique, les fixent solidement au bas de la cuve, ouvrent la vanne et…. des centaines de poissons en sortent et se retrouvent directement dans le lac.

 



"C’est mieux qu’AQUALIBI pour eux ! »





Pendant quelques minutes, leurs nageoires dorsales fendent la surface de l’eau avant de disparaitre dans les profondeurs.

« Comme nous sommes toujours bredouilles de poisson, nous avons l’idée de sauter sur la canne à pêche mais nous ne le faisons pas car ce n’est pas très déontologique d’une part et….surtout c’est que les deux gars sont encore là occupés à replier leur matériel ! »

C’est après ce spectacle que nous prenons la route en direction du sud-est.

La route est monotone et fatigante car elle n’a pas changé d’un iota depuis notre arrivée. Elle présente toujours ces même lignes droites interminables bordées de sapins, ces lignes électriques et quelques rares maisons.





Les lieux sont si peu fréquentés que sur les 85 derniers kilomètres, nous n’avons croisé que 16 voitures et les villages sont distants entre eux d’en moyenne 75 km.






Heureusement que les rennes et les élans viennent ponctuer notre quotidien en venant gambader le long de la route de l’arctique.



« Leur corps est vraiment élan « cés » ! » (« promis on arrête les feintes pourries »)

Sans blague, nous en comptons une petite quarantaine sur les 420 kilomètres parcourus aujourd’hui.





Mais attention, dès qu’il y une percée dans le mur d’arbres, le paysage est de toute splendeur.

On comprend pourquoi on appelle ce pays : « Le pays des 10.000 lacs ».

Sur le coup de 13.00 heures, nous décidons de nous dégourdir les jambes et pour cela rien de tel qu’une petite balade de 5 km autour du « Canyon lake Julma-Olkky » où nous faisons la connaissance d’une famille Estonienne qui est tombée folle amoureuse de notre baroudeur et de sa maison roulante.




Tout transpirant par ces 21°C, nous promettons aux enfant de leur offrir une glace mais il n’est pas question de leur en acheter une hors de prix.








Pour cela, comme à notre habitude, nous dégotons notre botte secrète : « Le super marché ! »

« Bah oui, mais avant de promettre deux règles de base :

1 / Souviens-toi dans quel pays tu es.

2/ Regarde le Gps avant »

Parce que le marchant de glace le plus proche est à plus de 75 km de notre point gps mais heureusement il est sur notre route.

Et c’est ainsi qu’une heure et vingt minutes plus tard, nous nous retrouvons enfin avec la bouche pleine de crème et de chocolat.

« On ne l’a pas volée celle-là ! »

Il ne nous reste plus qu’à parcourir nos derniers 120 km pour rejoindre un camping où nous pourrons effectuer quelques lessives indispensables à notre retour dans la civilisation « urbaine ».

Nous y voici arrivé à 19.20 heures.

Cinq douches chaudes, un spaghetti carbonara et une trentaine de piqures de moustiques plus tard, nous voici tous réunis sous la tente pour y passer une très bonne nuit.


« A demain ! »

« Quelle route monotone ! »


J+46 (Jeudi 20 Août 2020) 

Après s’être fait battre toute la nuit par Gabriel (Coups de pieds à répétition), Nicolas se réveille en second sur le coup de 8.30 hrs.

Comme à son habitude, Delphine s’est levée en première et les enfants en dernier.

Rien de grave car aujourd’hui, c’est journée repos au camping.

La famille se divise en 2 voire même en sous-catégorie.

Nicolas s’isole afin de rédiger les quelques lignes du jour et effectuer la mise en ligne de la 2ème vidéo sur la NORVEGE.

Dans la foulée, il arrive même à élaborer la 3ème et dernière au pays des Trolls mais nous décidons d’attendre encore un peu avant de la dévoiler.

Laure filme Delphine qui s’essaie comme présentatrice d’une émission consacrée au Defender et à la remorque.

Ces deux là nous font ça comme des pros et dans la foulée, postent la vidéo sur Facebook.

La Cheffe cuistot Emma assistée par Gaby en guise de commis prépare un succulent « Guacamole » avec le restant du jus de citron et deux avocats et une salade de fruit de toute fraîcheur.

Dans l’après-midi, nos deux comparses partent à la pêche tandis que nos deux mémères préférées s’unissent pour nous concocter la suite de l’itinéraire finlandais et télécharger les cartes de l’Estonie, Lettonie et Lituanie.


Bref tout le monde vaque à ses occupations diverses.

Nos activités du jour ne sont pas très variées mais de temps à autre, nous sommes dans l’obligation de prendre soin de nos futurs souvenirs.

Pour ce qui est du reste du temps, les températures clémentes (voir mêmes chaudes) nous permettent de nous dorer au soleil et de faire sécher les quelques lessives lancées du matin.

Courant de soirée, alors qu’Emma s’adonne encore à la pêche (toujours sans succès), Gaby la rejoint muni dans sa main gauche de sa moto HOTWHEELS préférée.

Voulant montrer à sa sœur que lui aussi était capable de lancer loin son hameçon, notre chérubin n’a pas meilleure idée que de mimer un lancer de toute splendeur.

Son geste est tellement réaliste qu’il en arrive à lancer son jouet en direction du lac et ce à deux bons mètres du ponton de bois.

Pris de panique, notre « djône » s’accoure et glisse sur le ponton rendu glissant par la mousse accumulée au fil du temps et termine sa course en plein dans l’eau.

« Bravo Monsieur, vous qui aviez eu l’ordre de ne pas approcher le bord de l’eau ! Vous voilà maintenant trempé de la tête aux pieds »

Bref, pour nous il n’y a rien de vraiment grave mais Gaby ne partage pas notre avis et s’isole pour pleurer pendant ¼ d’heure dans la voiture.

« La situation devient vraiment critique ! Il nous faut réagir au plus vite » se dit maman.

Et c’est ainsi que guidée par les explications de son fils que Delphine se jette à son tour à l’eau et repêche la moto des flots.

« Maman, t’es la meilleure, Je t’aime, je t’aime. T’es la plus jolie des mamans,… » ne cesse de répéter Gabriel à sa sauveuse.

C’est sur cette note d’émotion que s’achève cette belle journée.

« A demain ! »

« Quelle maman extraordinaire !»


J+47 (Vendredi 21 Août 2020) 

C’est l’heure pour nous de quitter le luxe pour la suite de notre aventure.

Quand nous disons « luxe », nous tenons à préciser que seules les douches chaudes et une connexion WIFI nous séparent de nos endroits de bivouac quotidiens car les campings finlandais sont très orientés « nature » et n’offrent pas grand confort par rapport aux campings espagnols, croates,… mais nous c’est ce que nous recherchons… « la sobriété ».

Après un petit appel passé à Arnaud (chef de garage chez Land Rover) pour cause de mise en sécurité du moteur à répétition, nous nous remettons en route sur le coup de 10.30 heures.



Direction le Parc National KOLI avec le mont UKKO-KOLI en son centre.





Ce parc est parmi l’un des plus beaux du pays et offre une vue imprenable sur le lac PIELINEN parsemé de plusieurs dizaines d’îles de toutes tailles.


La météo au rendez-vous et le peu de monde (suite à la crise du covid) font à eux seuls un cocktail parfait pour visiter les lieux et explorer les rochers qui surplombent l’eau à plus de 400 mètres.

Nous profitons de notre passage au sein des lieux pendant plus de deux heures pour récolter des centaines de myrtilles que nous plongeons dans l’eau de la gourde pour l’aromatiser et préserver ces fruits précieux qui termineront soit dans un yaourt, soit dans les pancakes d’Emma.

Mais voici déjà 16 heures qui pointe le bout de son nez et comme tous les jours vers la même heure, il est temps pour nous de penser à trouver un endroit où nous poser pour la nuit.

Une heure trente plus tard, nous arrivons sur place et découvrons les lieux : un lac aux eaux limpides dont la profondeur n’excède pas la hauteur de la taille de Gaby sur plus de 20 mètres de long, le tout bordé d’une plage de sable fin.

« Cela fait vraiment bizarre de sentir le sable se dérober sous nos pieds nus »

Sans hésitation, nous retournons vite à la remorque pour troquer nos vêtements contre une tenue plus adaptée à l’occasion : le maillot.

De nouveau déguisés en « BAYWATCH », nous allons déranger nos voisins les poissons.


« Aujourd’hui ce sera souper sur la plage avec les pieds dans l’eau »

A défaut de poisson, ce sera « pâtes aux gambas » suivi d’une salade de fruit en guise de dessert et un jeu de société en famille en qualité de digestif.

« Quel endroit paradisiaque ! »


J+48 (Samedi 22 Août 2020) 

Réveillés par l’odeur alléchante des pancakes aux bananes et aux myrtilles préparés par les enfants, nous descendons les quelques marches qui séparent la chambre de la cuisine où nous y rencontrons notre progéniture.

Ceux-ci ne souhaitant aucune aide de notre part, après quelques échanges de bisous, nous continuons notre chemin jusqu’à la plage afin d’aller y déguster le petit-déjeuner.


« Et oui, nous n’avons pas bougé pendant la nuit et on vous confirme que nous sommes toujours en FINLANDE ! »



Après délectation, par crainte de nous faire envahir par des hordes de finlandais venus y passer le week-end dans cet endroit quasi paradisiaque, nous prenons la décision de poursuivre notre route vers l’EST afin de changer de voisins.


Tandis que le Def se traine sur les 100 km de langue d’asphalte, il retrouve toute sa vitalité et son côté joueur sur les derniers 20 km de piste caillouteuse.


Une fois l’entièreté du chemin parcouru, nous nous retrouvons face à l’immense pays de Sir Vladimir POUTINE avec pour seule séparation une simple corde bleue et un lac de 300 mètres de large.


L’emplacement exact auquel nous nous trouvons se nomme RAJAVYOHYKE et n’est rien d’autre que le point le plus à l’Est du continent européen.

Mais seule notre vue arrive à gagner la RUSSIE car nos doigts ne parviennent qu’à la toucher tandis que nos orteils patientent sagement derrière la ligne virtuelle renseignée par des poteaux « bleu et blanc » et « rouge et vert » en guise de symbole des deux pays.

Malheureusement, par faute de VISA, en ce qui nous concerne, la route de l’Est n’ira pas plus loin et nous ne pourrons aller fouler les rues de ST PETERSBOURG (« si proche de nous (seulement à 480 kilomètres) »).

Au vu de la multitude de panneaux nous rappelant de ne franchir la frontière sous aucun prétexte, nous ne nous risquons pas à envoyer le drone en reconnaissance sous peine de le voir exploser en plein vol à la suite d’une collision avec un missile russe.

Et bien rien de grave, car nous bravons les interdits !

A la nage, en habits de « Baywatch », nous traversons la moitié du lac afin d’aller toucher les bornes « frontières ».

« Et oui nous sommes comme ça nous ! Nous aimons braver l’interdit surtout quand il nous est imposé par les russes. »

Au fait on déconne ! On n’a jamais traversé l’eau, on n’a jamais touché les bornes et on s’est juste contenté de manger nos tartines derrière la corde bleue.

« Bon ok c’est un peu moins téméraire mais au moins on pourra continuer à vous écrire quotidiennement ! »

Alors que nous avions prévu de loger sur place, nous changeons nos plans afin de nous rapprocher un peu de notre futur lieu de visite, à savoir la ville de SAVONLINNA.

Celle-ci étant encore distante d’un gros 250 km, nous prenons la décision de bivouaquer à mi-chemin.

Et c’est comme cela que nous parcourons une piste sur plus de 5 miles pour nous retrouver totalement isolés au bord d’un lac.


L’endroit y est désert et seul un ponton de bois et quelques barques de pêcheurs viennent compléter le tableau de verdure qui nous est offert.



Les ablutions faites une nouvelles fois dans l’eau du lac, Nicolas part avec Emma à la récolte du bois pour le feu tandis que Delphine et Laure installent la tente et sortent les ustensiles utiles à notre bien-être.

Alors que les pommes de terre cuisent dans les cendres rougeâtres du feu, les viandes se font dorer la pilule sur la grille du barbecue qu’elles partagent avec deux épis de maïs.

« Ce sera une grande première pour les enfants. Vous vous rendez compte, ils n’ont jamais mangé de maïs grillé alors que c’était le repas favori quand nous étions aux scouts ! »

Après ce succulent repas, il est temps de laisser la place à nos voisins arrivés entre temps : « Les moustiques ».

Depuis notre arrivée en FINLANDE, ces bêtes sanguinaires au long nez débarquent sur nos terres dés 18.00 heures et nous empêchent de profiter pleinement de notre matériel de camping.

Heureusement que la tente est équipée d’ouvertures à 360 ° toutes équipées d’une toile de moustiquaire infaillible à ces agresseurs.

« Quelle EST…traordinaire journée ! »

J+49 (Dimanche 23 Août 2020) 

Toute la nuit nous avons été bercés par la pluie. Laquelle a fait choix de nous rejoindre en FINLANDE.

Nous ne lui en voulons pas car elle a décidé de faire son apparition alors que nous étions déjà couchés et de repartir avant notre lever.

Et c’est donc sous un ciel brumeux mis sec que nous ouvrons nos mirettes pour la première fois de la journée.

Après nos préparatifs quotidiens et un petit-déjeuner copieux, nous prenons la route de la ville de SAVONLINNA qui est une petite ville connue pour ses cures thermales.

Malheureusement pour notre bien-être physique, ce n’est pas pour cette raison que nous nous rendons mais bien pour la visite du plus ancien château médiéval septentrional, OLAVINLINNA (forteresse d'Olaf)

Depuis sa construction au 15 ème siècle, au fil des ans, il connu plusieurs moments de gloires et de débâcles tout en passant par sa destruction partielle suite à des incendies.



Heureusement, par la ténacité de l’Homme, le bâti est renaît de ses cendres et sert actuellement pour des spectacles, concerts, salle de réception,…

Alors que son extérieur est resté quasi inchangé, son intérieur quant à lui a perdu tout son charme suite au fait que sa décoration est constituée de mobilier moderne.

Après cette visite, nous nous laissons voguer le long du chemin aménagé qui longe le lac afin de rejoindre le centre-ville.

Celui-ci ne comporte aucun intérêt architectural ni culturel. De plus, la crise COVID et le fait que nous soyons jour dominical font que les rues sont vides de monde et que les bateaux à touristes restent à quai.

« A notre avis, la crise va faire beaucoup de mal à l’économie touristique du pays »

Nous ne attardons pas sur place car il commence à faire faim et avons remarqué un « LIDL » ouvert aux portes de la ville.

Alors que les enfants restent dans la voiture à la demande de leurs parents, ceux-ci se rendent au magasin pour le dévaliser.

« Que personne ne bouge ! C’est un hold-up de nourriture ! »

A tel point que quand Nicolas passe devant le rayon boulangerie, il s’écrie : « Des baguettes ! Delphine, il y a même des baguettes ! »

Ca peut paraître bête mais cela fait deux mois que nous n’en avions plus mangées par faute d’en trouver.

Et c’est ainsi que les parents se laissent aller sur certains achats (tels que FETA, CAMEMBERT, BONBONS, COOKIES, CERVELAS, MUFFINS AU CHOCOLAT,…) et prennent pour excuse que cela fera très plaisir aux enfants

Les coffres rechargés des denrées, nous reprenons la route pour nous arrêter 10 minutes après afin de les déguster.

« Nous nous étions rendus compte que nous étions trop chargés et il fallait lui lacher du leste ! C’est pas notre faute, c’est pour moins consommer !»

Et c’est le ventre repus que nous nous rendons au lieu-dit HUUHAMRANTA.


Ce lieu de bivouac est sis devant le plus grand lac de FINLANDE (SAIMAA). Et quand on dit grand, ce n’est pas vain mot de le dire car sa superficie est supérieure à celle de notre petite Belgique.

Et c’est déjà après 7777 kilomètres depuis notre départ que nous posons notre pactage.

« Quel chemin déjà parcouru ! »



1 Comment


Françoise Magnauloux
Françoise Magnauloux
Aug 29, 2020

Quel plaisir de vous suivre ,c'est un voyage que nous envisageons mais l'état des routes fait un peu peur n'ayant pas un van 4x4 ! Au fait ,10 ans de scoutisme et jamais mangé de maïs grillé ! Et oui ,c'est là que l'on voit la différence d'âge ( née en 55 😜).

Hâte de voir la suite !

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