J +85 (Lundi 28 Septembre 2020)
« Allez Go ! Il nous faut ranger, aspirer et remplir la remorque pour 09.00 heures ! », réveille Papa sa petite troupe encore bien lasse de sa journée de marche de la veille.
Au son du clairon, les petits bras, accrochés sur un tronc fixé en équilibre sur des jambes toutes mollasses, se mettent en route et effectuent sans traine les divers devoirs à effectuer.
« On ne vous parle même pas de la façe qui affiche des yeux lourds et des paupières tombantes ! Le tout souligné, dans leur partie inférieure, d’un mauve intense ! »
Une énième fois, la tribu réussit à se défaire de tous les pièges et à effectuer les tâches dans un temps record.
Alors que le cadran de l’horloge n’affiche qu’un tout petit 08.45 heures, les filles partent faire l’acquisition de deux gros pains à découper et de dix « pistolets » (« comme tout le monde ne connait pas ce terme, il désigne pour nous des sandwichs ronds à la mie tendre mais au-dessus croustillant »).
PS : « Un petit coucou à une professionnelle du métier qui nous lit avec beaucoup d’attention, de plaisir et qui n’hésite pas à nous en donner en retour ! »
Mais arrivées à la boulangerie locale, il ne leur reste plus qu’à tenter de trouver une solution pour se faire comprendre auprès de la vieille dame qui ne maitrise que la langue polonaise.
A l’heure de la technologie et de la 4G, les filles dégainent leur Gsm, rentrent dans l’application « GOOGLE Traduction » et y inscrivent :
« Bonjour madame, nous souhaitons deux pains et dix pistolets s’il vous plaît »
La traduction faite dans la seconde même, les filles tendent fièrement le gsm en direction de la dame afin qu’elle puisse en prendre connaissance.
Après avoir lu la demande, la dame se redresse sans dire un mot.
Toujours occupée à afficher un air inquiet et dubitatif, celle-ci se met à mimer de sa main droite un revolver occupé à tirer tout en accompagnant son geste du son « Piou, piou ? ».
« Et oui, parfois c’est pas si simple de se faire comprendre ! Heureusement qu’il reste le bon vieil index pour indiquer ce que l’on désire !!! »
Les voilà revenues de leurs achats, l’horloge a avancé d’un gros quart d’heure et les aiguilles pointent toutes deux vers le haut.
Ne voyant personne arriver pour la restitution des clés, nous nous permettons de passer un premier appel à l’agence de location qui nous promet que la personne arrive de suite.
Alors que les aiguilles commencent à s’affoler et que l’une d’elle a pratiquement avancé d’un 5ème de cadran, une nouvelle fois, nous reprenons contact afin de les aviser que nous quittons le logement de suite et que les clés sont posées sur la table.
Et enfin, alors que la grande aiguille pointe le « SUD », un homme débarque et sans faire le tour des lieux se munit des clés et nous salue.
« Si nous avions su qu’il en serait ainsi, nous n’aurions pas perdu 30’ à attendre dans le vide »
D’autant plus qu’une longue route nous attend aujourd’hui car nous mettons fin à notre séjour polonais pour rejoindre la REPUBLIQUE TCHEQUE.
Sur papier, le trajet n’est pas élevé car il n’affiche qu’un tout petit 350 km mais ayant fait choix de n’emprunter que les routes secondaires, le temps pour les parcourir avoisine quant à lui les 7 bonnes heures de route.
Après avoir parcouru les premiers 150 kilomètres, à 13.30 heures, nous croisons la ligne factice symbolisant la frontière de la REPUBLIQUE TCHEQUE.
Ces derniers tours de roues dans les montagnes polonaises nous ont offert des paysages grandioses.
Malheureusement la météo, devenue capricieuse ces dernières heures, nous empêche de pleinement en profiter et nous demande une plus grande attention sur ces petits lacets de montagne devenus glissants et piégeux.
Comme dit par l’un d’entre nous : « Il y a comme un petit air de NORVEGE par ici ! »
C’est avec regret que nous ne faisons que traverser la REPUBLIQUE TCHEQUE mais une fois de plus, nous sommes forcés de constater que notre mode de déplacement n’est pas adapté pour les pays offrant en cette période de l’année des températures fraiches et des conditions humides.
« A la base, nous n’étions pas censés être dans ce coin du
globe ! »
Et la météo du jour est là pour nous le rappeler !
Alors que les balais d’essuie-glace ne savent où donner de la tête et que les trombes d’eau nettoient les flancs du Def et de la remorque, nous continuons notre progression en longeant la frontière EST.
Les conditions dantesques vont même jusqu’à nous faire penser que nous n’allons pas nous arrêter mais rouler jusqu’au premier endroit sec que nous rencontrons et ce où qu’il soit.
Les heures défilent et les litres d’eau s’accumulent sur le macadam tandis que les kilomètres restant se comptent en dizaines.
Et comme par magie, alors que nous nous sommes tous préparés psychologiquement à enfiler nos pulls d’hiver, nos pantalons thermiques, nos K-way surmontés eux-mêmes de nos capes de pluie, le soleil fait son apparition et chasse la pluie.
« Un peu comme dans l’histoire de l’araignée Gipsy (pour ceux qui la connaissent) »
Arrivés au point « 0 », nous sommes face à un bois de résineux.
Pour des raisons de censure (interne) et d’éviter tout mauvais souvenir, nous quittons le lieu en faveur d’un autre situé à 29 kilomètres de notre position.
Mais cela s’est sans compter sur la richesse naturelle qu’offre la TCHEQUIE quand on décide d’aller la titiller dans ses petits recoins ruraux.
Et oui, attirés par tous les véhicules, des cueilleurs de champignons, stationnés le long de la route par faute de chemins praticables, Nicolas bifurque à droite, enclenche les courtes et s’avance dans la forêt profonde.
Seuls, parfaitement seuls, certains d’être seuls, nous nous posons pour la nuit.
« Quel bonheur de retrouver la tente ! »
J +86 (Mardi 29 Septembre 2020)
Réveillés par les premières lueurs du soleil et par le bruit que nous offre la nature, nous nous apprêtons à reprendre la route en direction cette fois de l’AUTRICHE.
Et oui, si nous avions entamé notre périple un mois plus tôt ou voyagé avec un autre moyen de locomotion nous serions restés bien plus longtemps dans ces contrées naturelles mais avec des « SI »….
VIENNE, notre lieu de destination du jour ne pointe son nez qu’à 130 kilomètres de notre lieu de bivouac.
Pas besoin de se presser car comme nous y séjournons en camping, à cette période, on peut vous assurer qu’il y a de la place.
Et c’est moins de 24 heures après être rentrés en TCHEQUIE que nous la quittons (avec regret) en faveur de l’AUTRICHE.
A 14.00 heures, nous posons nos « grosses » valises sur l’emplacement « P29 » du camping WEST de VIENNE pour deux nuits et c’est en ce lieu que les enfants reprennent le chemin de l’école après avoir pris deux journées sabbatiques.
« Eux aussi ont droit à leur week-end ! »
Si à la lecture de ces quelques lignes, vous vous dites : « Wouaw ! Quelle belle vie quand même, je les envie tellement ! » on veut juste vous préciser que vous avez raison et qu’en aucun cas, si nous avions le choix, nous ne voudrions mettre fin à ce mode de vie mais que pour l’heure, le thermomètre n’affiche qu’un faible 1O °C, qu’il pleuvine et que nous sommes tous réfugiés sous le auvent…
« Alors ! Toujours aussi rêveurs ? »
« Nous oui ! »
« Encore quelques jours et on tape le blog avec des moufles ! »
Demain, nous partons à la conquête de la ville et comptons bien y danser la valse en son centre mais pour lire nos nouvelles aventures, il vous faudra être patients.
« Maintenant que deviennent
Que deviennent les valses de VIENNE ?
Dis-moi qu’est-ce que t’as fait
Pendant ces années ?
Si les mots sont les mêmes
Dis-moi si tu m’aimes
Maintenant que deviennent
Que deviennent les valses de VIENNE ?
Et les volets qui grincent
D’un château de province ?
Aujourd’hui quand tu danses
Dis, à quoi tu penses ? »
« Ca rappelle de lointains souvenirs ? »
« Quelle VIENNE ou pas moi j’y vais ! »
J +87 (Mercredi 30 Septembre 2020)
Après une nuit bien, bien, bien, bien pluvieuse, de bon matin, nous ouvrons nos mirettes, couvrons nos gambettes (« du moins pour certains »), enfilons nos baskets et prenons la direction de la première station de métro située à 10 minutes de marche du camping.
Masque sur le visage, nous sautons dans la rame de métro et nous nous laissons bercer de la sorte pendant un peu plus d’un quart d’heure.
6 stations plus loin, juste le temps pour nous d’émerger de notre lourd sommeil, nous quittons notre destrier et entamons la chevauchée qui nous conduit jusqu’aux portes du château de SCHONBRUNN remarqué pour avoir « abrité » de nombreux empereurs et impératrices d’Autriche, dont la célèbre Elisabeth mieux connue sous le surnom de « Sisi ».
Immédiatement, les murs revêtus d’une chaux jaune et le côté majestueux de la bâtisse nous invitent à la visite des lieux. Nous ne pouvons y résister et mettons la main au portefeuille afin de nous délester de nos précieux deniers.
« Vive les voyages et la culture à 5 personnes ! »
Toutefois, nous ne nous permettons pas de signer pour la visite grand tour qui comprend le Zoo, les serres et une autre partie du château mais optons plutôt pour les 22 premières salles.
« Nous vous promettons que nous y avons dansé la valse au milieu de la salle de réception mais appareil photo et caméra interdits, nous n’avons pu immortaliser la scène ».
Après deux heures de visite et de nombreuses explications de qualité fournies par l’audioguide, nous passons dans la seconde aile consacrée plus particulièrement aux enfants.
Cette partie du musée nous permet d’enfiler des costumes d’époque et de poser en qualité de monarques.
Nous ne nous faisons pas prier et comme pourrait le faire Marie Poppins, en un claquement de doigt, voici Delphine dans la peau de Sisi, Nicolas en François-Joseph et Emma, Laure et Gabriel…. en leurs enfants.
Ce qui est à souligner lors de cette visite, c’est le parallèle établi entre la vie de « château » et la vie de « paysans » pour un enfant de cette époque.
« On vous laisse deviner aisément de quel côté nous aurions préféré être ! »
Il est temps pour nous de prendre la direction du centre afin d’y rencontrer MOZART, visiter la maison dans laquelle est mort Antonio VIVALDI, la Cathédrale Saint-Etienne et bien d’autres bâtiments tous plus beaux les uns que les autres.
Le but de ce récit n’est pas de dresser une carte postale de la ville mais nous tenons tout de même à nous rappeler la douceur de vivre des lieux et le calme qui y transparait.
Cette capitale n’est pas aussi agitée que BRUXELLES ou ROME et malgré sa superficie 4 fois supérieure à celle de PARIS, elle reste à taille humaine de par son mode de vie et du fait que tout est concentré en un point.
Pour les fins connaisseurs en pâtisserie, nous n’avons pas succombé à la tentation de manger un succulent SACHER mais avons eu l’occasion de voir son lieu de création.
« Et oui, voyager est parfois synonyme de sacrifice même si on sait qu’on ne le fera certainement plus jamais dans sa vie ! »
« Pour nous consoler, on s’est quand même enfilé un petit brownies ! »
« Quelles bonnes VIENNE…OISERIES ! » (On peut faire un réel concours de jeux de mots pourris !)
J +88 (Jeudi 01 Octobre 2020)
C’est avec les pieds endoloris d’avoir trop dansé la valse, toute la nuit, avec Morphée que nous nous réveillons tardivement.
Le soleil déjà bien présent indique sur le cadran solaire virtuel un bon 09.00 heures.
Dans un sens, pas de quoi s’affoler puisque la journée est consacrée à de la route.
Comme déjà relaté lors des précédents écrits, nous devons quitter ces contrées froides afin d’aller nous réfugier dans celles situées bien plus au sud.
Allez ! Profitons que nous sommes en petit comité pour vous livrer un scoop (« mais surtout : « MOTUS et BOUCHE COUSUE » « CROIX DE BOIS, CROIX DE FER, SI JE MENS JE VAIS EN ENFER », ….) : Nous avons réservé notre traversée pour la GRECE et notre bateau quitte VENICE mercredi pour arriver à PATRAS31 heures plus tard.
Mais pour que tous nos plans se déroulent sans accroc, il nous faut encore parcourir plus de 600 kilomètres (soit 13 heures) de routes secondaires et routes de montagnes autrichiennes.
Une fois de plus, sortis de la capitale et de ses faubourgs, la nature reprend ses droits et les paysages nous explosent au visage tellement ils sont beaux et grandioses.
Les montagnes aux sommets enneigés que nous voyions au loin se rapprochent à grands pas et ne sont bientôt plus qu’à une portée de main.
Les routes plates et rectilignes laissent place aux lacets pentus qui obligent le Defender à produire son plus beau rugissement.
Alors qu’affiche déjà 13.00 heures, nous décidons de nous arrêter le long d’une de ces routes et pouvons de la sorte observer pendant plus d’une heure un panorama digne d’une carte postale.
Durant cette contemplation, nous sentons les rayons du soleil nous brûler la peau sèche et abimée par le froid et l’humidité de ces derniers jours.
« Quel contraste ! »
A l’unanimité, nous pouvons affirmer que nous aimons les villes de par leurs joyaux architecturaux mais qu’aucun de ceux-ci ne sera un jour légal de ces monstres de pierres.
Quoi de plus beau que ces arrêtes anguleuses, ces nuances de gris (« Alors mesdames, ça ne vous rappelle pas un film ? »), ces touchés divers et variés,….
« Si nous le pouvions à notre retour, il ne serait pas dit que nous ne partirions pas poursuivre notre vie dans ce type de milieu. »
Au vu de la météo hyper clémente et de la beauté des lieux, le Def refuse d’avancer et nous fait comprendre que lui aussi ne veut pas aller plus loin aujourd’hui.
Il faut dire qu’il a déjà fait sa part du travail en parcourant ses 180 kilomètres !
Comme il nous faut écouter sa monture, vers 15.00 heures, nous nous posons au sommet d’un crête et déballons les affaires d’école, prenons la peine de téléphoner aux membres de la famille et de réfléchir à la suite,….
« C’est que ça cogite là-dedans ! »
Mais c’est aux alentours de 18.00 heures que le froid nous fait comprendre que nous ne prendrons ni notre douche, ni notre souper ici…
Dommage parce que Delphine propose de manger des saucisses avec de la compote et pommes de terre.
C’est à ce moment-même que le démon familial se met en route et que notre cadette nous dit : « Mais si tu veux maman, on peut le faire avec des frites ou même avec des croquettes ! ». Merci beaucoup Emma pour ces propositions culinaires.
Vous le savez comme nous, la vérité sort toujours de la bouche des enfants et, ayant croisé environ 50 McDonald’s le long de la route, nous décidons d’écouter notre (mini Satan) et de nous arrêter dans la plus importante chaîne de fast-food au monde.
« Soyez indulgents avec nous, c’est le premier McDonald’s du voyage, s’il vous plaît ».
Profitant du WIFI, Nicolas et Delphine trouvent un endroit de bivouac (très) bien aménagé nous permettant d’avoir accès à des douches, de l’électricité et ce, à un prix dérisoire.
« Pensiez-vous vraiment que cela était aussi simple que cela ? » Et bien non car le site précise « pour mobil-home et caravane » et rien pour les remorques.
Tant pis, vu l’heure tardive, on prend le risque de s’y poser pour la nuit et il sera encore temps pour nous de rencontrer le gérant dès les premières heures du jour afin d’en avoir la certitude.
Il est alors un peu moins de 22.00 heures lorsque nous fermons les yeux. À demain pour nous et à dans 10 secondes pour vous.
« Ici, Au triche pas ! »
« Quelle beauté ! »
J +89 (Vendredi 02 Octobre 2020)
« Génial, tu savais pas réveiller Laure au lieu de me réveiller ! Pour une fois que je dors
bien ! », dit gentiment Nicolas à sa femme.
« Ok, ça va, je vais lui dire de se lever et de venir au magasin avec moi, rendors-toi » essaie de lui dire calmement Delphine.
« Non, c’est bon, mais vu que tu m’as réveillé, on va les sortir des bras de Morphée ! » lui répond Nicolas
« Mais c’est quoi ce charabia ? », pensez-vous.
C’est tout simplement ce matin à 8.00heures tapante. On vous avait dit qu’on irait pour l’ouverture.
C’est donc Laure et Delphine qui se rendent au magasin pour demander si nous pouvons rester malgré le fait que nous soyons en tente.
Le monsieur ne parlant pas vraiment anglais (pour ne pas dire pas du tout), leur rétorque « What ? Your car can’t start »
(traduction rapide : Quoi ? votre voiture ne veut pas démarrer ?)
« Euh… maman, je crois que je ne suis pas la seule à encore avoir les croûtes dans les oreilles », dit Laure en se retournant dubitative vers sa mère.
Pendant ce temps, au campement, un autre campeur s’adresse à Nicolas dans un mix de français, anglais et néerlandais que notre voiture lui plaît beaucoup mais que ce mode de déplacement est trop froid pour lui et sa femme et qu’ils préfèrent leur mobil-home.
« On peut les comprendre ! »
Après un déjeuner englouti, c’est au tour des devoirs de faire leur entrée dans notre programme. Après quelques débuts difficiles, Gabriel réussit (presque) parfaitement ses exercices du jour tandis qu’Emma est bien au chaud dans le Def avec en plus de ça, une couette sur elle !
Comme d’habitude, les devoirs des deux grandes durent plus longtemps mais on ne va pas s’attarder dessus, je ne pense pas que vous désiriez savoir ce que Laure voit en chimie ou Emma en histoire-géo.
Nicolas et Delphine, quant à eux, en profitent pour regarder pour faire l’acquisition d’une bouteille de gaz qui nous permettra enfin de prendre des douches dont l’eau sera supérieure à 10°C.
Commence alors une quête qui se résout assez facilement à vrai dire. La bonbonne trouvée, ils rentrent au bivouac afin de dîner avec leurs enfants après avoir rangé la voiture.
Nous ne sommes pas les seuls à profiter d’une douche bien chaude, le Def aussi y a droit ! Et c’est donc tout beau tout propre qu’il rentre avec les parents.
Alors que les filles commencent à cuisiner ce qui était prévu pour la veille, Nicolas et Delphine ont la superbe idée de se raccorder à l’électricité.
Mais la borne étant trop loin de notre position, il nous fait reculer la remorque de quelques mètres.
Comme à notre habitude, Nous :
- levons les béquilles,
- soulevons les échelles pour ne pas faire un remake de l’ESTONIE
- poussons la remorque à la main
- « 1 ; 2. 3. ….. »
« ATTENDEZ, ATTENDEZ, ATTENDEZ !!!! » s’écrie Emma, « la fiche, elle est passée sous le pneu ! »
« Comment ça elle est passée sous le pneu ?! » demande Nicolas
« Bah oui, elle est cassée … » répond sa fille.
« Et M**** de chi**** (imaginez les bips) » à vous de deviner qui l’a dit
Nicolas commence alors à démonter et à traficoter la prise et fini rapidement par la réparer
« Il est trop fort notre papa ! »
Ouf, c’est bon, c’est réparé, à table maintenant !
L’après-midi est consacrée aux devoirs pour Laure et aux activités extérieures pour Emma et Gabriel et… le magasin pour les parents, accompagnés de leur pot de colle attitré, la cadette !
Nicolas en profite même pour changer de place le fil du frigo afin de ne plus l’avoir dans les pattes.
Rivets, pain et beurre achetés, nos trois mousquetaires rentrent au campement pour ravitailler les écoliers.
J’ai oublié de vous le préciser mais il a pas fait super beau de la journée et la nuit s’annonce venteuse, bonne chance les URBAIN-HONOREZ !
« C’est saucis-simple que ça comme journée ! » (et oui, Laure prend la relève)
(Récit signé Laure avec un peu de son papa)
J +90 (Samedi 03 Octobre 2020)
« Flap, flap, flap,flap, flap, flap,flap, flap, flap,flap, flap, flap,flap,….”
La bâche de la tente fait des siennes et par nostalgie de VIENNE se met à valser au gré du vent.
Le bouquant créé par cette sonate nous réveille tous en stupeur dés 07.00 heures !
Par peur de voir s’envoler notre logis, nous nous levons à la hâte et nous réfugions à l’extérieur.
Une fois de plus, la caisse de résonance créée par l’espace vide de la tente nous joue des tours car le vent n’est pas si fort que ça après tout !
Trop tard ! Nous sommes levés et il est l’heure pour nous de replier et de quitter ce lieu qui nous a offert un super logis durant ces dernières 24 heures.
Aujourd’hui, nous comptons parcourir les 200 kilomètres d’asphalte qui nous séparent de VILLACH.
Cette petite bourgade autrichienne n’a pas grand intérêt à nos yeux mais elle est parfaitement située à mi-chemin de VENISE.
Une fois de plus, nous réglons le GPS sur « détour » ce qui sous-entend ; « Tout sauf autoroute et voies rapides » et nous voilà partis pour effectuer les 3 heures annoncées.
La route sublime et sèche nous amène à nous arrêter régulièrement pour admirer les paysages montagneux qui l’entourent.
Les granges de vieux bois patinés par les années et leurs vaches qui s’y abritent ponctuent les entrées de villages tandis que les sapins plantés sur les pentes abruptes décorent le reste du parcours.
Alors que nous sommes tous occupés à chanter les chansons diffusées sur les ondes autrichiennes et à imiter les présentateurs s’exprimant en langue germanique, nous ne prêtons pas attention aux nuages menaçants qui nous surplombent et au côté escarpé des lieux.
Seul le Def, beaucoup plus attentif que nous nous signale le dénivelé en changeant son rugissement et surtout en s’essoufflant en haut de côte.
« T’inquiète ! On t’as compris et on va tout faire pour te sortir d’ici ! », lui murmure Nicolas ! »
Delphine, ayant compris le message, se met à tapoter sur ses applications en vue de trouver un chemin moins pentu pour notre bête de somme.
« Allez, tiens le coup mon petit gars, tu dois nous sortir d’ici. », continue à lui parler Nicolas.
Les pentes deviennent tellement pentues et les tournants en épingle tellement serrés que les pneus arrachent leur gomme sur le macadam autrichien.
C’est à 2500 tours/minute en 2ème vitesse que nous parvenons à bout de cette satanée montagne.
Alors que plus personne n’osait dire un mot et retenait son souffle durant toute la montée, tout le monde lâche un « ouf » de soulagement quand la pente annonce un dénivelé négatif
« Encore une fois, merci de nous conduire là où nous le souhaitons et de répondre une fois de plus présent », pensons-nous tous à cet instant.
Descente entamée en fond de deuxième, une odeur bien typique vient nous titiller les narines. Celle-ci est tellement particulière qu’elle ne peut être confondue avec une autre.
Devenant de plus en plus perceptible au sein de l’habitacle, il nous faut nous résoudre à nous arrêter et à laisser reposer ceux qui manifestent leur mécontentement…les freins.
Nous écoutons (« nous sentons surtout») notre monture et à la première échappée, nous nous mettons sur le côté pour y déguster nos tartines à la hâte entre deux trombes d’eau.
Alors que nous ne sommes qu’à quelques dizaines de kilomètres de notre point de destination, la météo est tellement « pourrie » (« n’ayons pas peur des mots ») qu’il est hors de question pour nous de nous y arrêter.
La force du vent et de la pluie nous amènent à réduire notre vitesse à 30 km/hr et à pousser les balais d’essuie-glace à leur paroxysme.
« On continue ! On verra bien plus loin ! », se dit-on.
Et c’est dans ces conditions dantesques que nous passons la frontière italienne et parcourons les routes de montagne rendues hyper dangereuses.
« On continue ! On verra bien plus loin ! », se dit-on pour la seconde fois de la journée.
De toute façon nous n’avons pas le choix de poursuivre notre route car le vent est tellement fort que si nous nous arrêtons ici, la tente s’envolerait à peine ouverte.
(« C’est en lisant les infos du soir que nous apprendrons que nous venons de traverser la tempête « ALEX » qui venait de s’abattre sur le nord de l’Italie et le sud de la France en laissant derrière elle de nombreux dégâts, morts et disparus »)
Tant pis, comme il en va ainsi, nous indiquons « VENISE » en point de destination final malgré que les sites météorologiques n’y annoncent pas du bon.
« Ras le bol de cette journée de route ! »
A 17 heures, alors que nous arrivons aux portes de la ville, pour la première fois de la journée, le soleil fait son apparition dans un timide coin de ciel bleu.
« Notre pari aurait-il été payant ? »
Et bien oui, il l’est car le temps est splendide, les températures clémentes et le camping quasi plein nous ouvre tout grand les bras.
Il est juste temps pour nous de nous y poser, de sortir l’apéro et de le déguster.
« Quel VENI…se, bientôt VIDI et peut être VICI ! »
J +91 (Dimanche 04 Octobre 2020)
Cette nuit, ni le vent ni la pluie se sont invités sans demander la permission et ça fait un bien fou de se réveiller en douceur par les rayons du soleil à travers le moustiquaire de la tente.
Emma s’inquiète d’ailleurs auprès de Delphine : « Maman, Maman, il est 8h… il ne faudrait pas se lever ? »
« Mais si, mais si ma poule, on va se lever », la rassure maman.
Tout en ajoutant : « Tu n’irais pas préparer le petit-déjeuner ? »
Comme une bonne enfant, Emma s’habille le sourire aux lèvres et quitte la tente pour effectuer ce qui vient de lui être demandé.
Notre cadette met tellement d’énergie à la tâche qu’en ouvrant les différentes trappes et tiroirs, elle en arrive à faire trembler la remorque et de surcroit la tente.
Tout le monde réveillé par ce balancier matinal finit par s’habiller et rejoindre Emma pour l’assister dans sa tâche du jour.
« Ca va ? Tout le monde a bien dormi ? » ; « Quelqu’un doit encore se reposer ? » ; « Qui veut des céréales ? » ; « Cacao ou café ? » : bref les questions habituelles fusent dans tous les sens alors que nos bouches ingurgitent les victuailles contenant l’énergie nécessaire à affronter la série de km qui nous attend à travers les ruelles de Venise.
1ère étape du jour : Trouver l’arrêt de bus qui nous conduira au pied de VENISE.
2ème étape : Mettre son masque de protection indispensable pour la suite de notre périple.
3ème étape : Monter dans le bus et ne pas tomber alors qu’il roule à vive allure (« N’est-ce pas Delphine et Emma ? »)
4ème étape et non la moindre : Visiter chaque recoin de la cité.
Les 3 premières étapes franchies avec plus ou moins de brio, alors que nous nous trouvons au pied du premier pont vénitien, la réaction des enfants ne se fait pas attendre et est pour une fois unanime « Wouah que c’est beau ! ».
Atteint d’une « Photographite aigüe » depuis le début du voyage, Gabriel a envie de s’arrêter tous les 10m pour prendre des photos et tombent littéralement sous le charme des gondoles !
Comme de bons touristes, nous avons notre plan du centre-ville entre les mains pour faciliter notre parcours dans la cité… mais ça c’est en théorie car en pratique Delphine l’a laissé au camping !
Ce n’est point grave car il nous reste ce que nous donne le monde moderne « les applications de géolocalisation » et le monde archaïque « les bonnes veilles flèches peintes sur les murs »
Grâce à un soleil généreux et un ciel bleu sans nuage, la lumière du jour nous offre des photos splendides et les couleurs reflétées sur l’eau sont sans comparaisons avec celles que nous avons pu prendre en Autriche.
Après 15 minutes de traversée du labyrinthe vénitien, nous arrivons « Piazza San Marco » et découvrons pour la première fois ce qu’est « l’Aqua Alta ».
Comme par magie, l’eau sort à travers les dalles qui composent toute la place et finit par inonder celle-ci au bout de quelques heures.
Le phénomène impressionnant amène une majorité de touristes à enfiler des « sur bottes » de plastique de couleur vive achetées, pour une somme dérisoire « Hummmm, hummmm,… » chez le pakistanais du coin.
Afin de ramener « THE » photo, habillés de la sorte, ces touristes téméraires se prennent pour Moïse et traversent les eaux de la place pour s’adonner à des pauses les plus farfelues les unes que les autres.
Pour notre part, nous gardons précautionneusement nos chaussures et nous contentons de marcher sur les passerelles réalisées par les stewards de la ville afin de rejoindre les endroits plus secs de la ville.
Etant en voyage et non en vacances, nous ne nous autorisons qu’un seul écart de la journée, à savoir un rafraichissement au sein du meilleur glacier de la cité.
L’appareil remplit de photos et les batteries vides (« Les nôtres, pas celle de l’appareil ») nous faisons le chemin inverse à celui parcouru le matin même afin de réintégrer notre logis.
Il commence tout doucement à se faire tard et nos organismes commencent à ressentir les quelques 17 kilomètres du jour.
Et c’est en préparant le souper que Nicolas et Delphine (« assistée de Laure ») s’offrent un deuxième écart, à savoir : un Aperol Spritz !
« Mon dieu mais quel breuvage délicieux ! »
« Quel VIDI ! » Il ne reste plus que VICI.
Contente que le soleil soit enfin au rendez-vous 👍 la Grèce va vous rappeler des souvenirs 😉 Delphine boit un ouzo pour moi 😂
Encore merci de me faire voyager avec vous l’Europe est magnifique 👌💋