J +192 (Mercredi 13 janvier 2021)
Après ces deux nuits passées à SWAKOPMUND, il est temps de prendre la direction de WALVIS BAY. Cette ville nous est décrite par les guides comme étant plus plaisante que la première et ce plus particulièrement dans le secteur du nouveau front de mer.
Tout au long des 30 kilomètres qui séparent les deux villes, Nicolas s’interpelle sur la présence d’un énorme ponton de bois sis à quelques dizaines de mètres de la côte. Celui-ci est aussi grand qu’un terrain de foot mais semble totalement abandonné. Ce qui pousse notre raisonnement en ce sens est que la passerelle suspendue sur des piliers de bois n’est plus et seuls ses supports sont toujours en place.
L’endroit est tellement atypique qu’il le prend en photo en guise de souvenir.
Plus tard, toujours via notre guide papier, nous apprenons que cette île artificielle appelée « BIRD ISLAND » a été créée en vue d’offrir un espace de repos et de reproduction aux oiseaux de mer et permet également la culture du guano que l’on récolte une fois par an
(+/- 1000 tonnes annuelles).
« C’est que cela fait ses besoins un oiseau ! »
Quelques kilomètres plus loin, nous profitons de la présence d’une pompe à essence pour donner à boire au bestiau et discuter avec le pompiste de l’équipe de football belge et de DEMBELE et LUKAKU en particulier.
« Le sport est universel ! »
Une fois arrivés en ville, nous recherchons la société qui propose des sorties en kayak dans la baie et qui nous permettrons d’observer de plus près la faune côtière comme les flamands roses et les flamands nains pour ce qui est des volatiles et des otaries ou même des dauphins (si nous avons de la chance) pour ce qui est des mammifères.
Une fois la réservation effectuée pour demain 07.45 heures, nous prenons congé et nous nous éloignons déjà de la ville pour reprendre la route en direction de la DUNE 7 située à une dizaine de kilomètres de là.
Le lieu est très connu des touristes et des locaux car il offre en bas de la haute dune un superbe endroit de parking de sable sur lequel des espaces de pique-nique ont été créés.
Les plus téméraires, comme nous sommes, escaladent la crête pentue de la dune pour observer depuis son sommet une vue à 360° du désert du NAMIB, de l’océan Atlantique et des quelques constructions humaines qui l’entourent.
Tombés sous le charme, après l’escalade en plein cagnard, nous y restons durant tout l’après-midi et partageons un peu la vie des locaux venus dîner en famille sous les quelques palmiers qui composent le site.
Il est clair que pour certains d’entre nous, rester à ne rien faire semble un peu long et l’envie d’aller prendre l’air se fait de plus en plus sentir mais il faut reconnaitre que l’endroit choisi n’est pas mal du tout et l’heure est déjà trop avancée pour changer nos plans.
En cours de soirée, les enfants profitent même de la soirée et d’être seuls pour s’adonner une dernière fois à la remontée de la dune sur laquelle quelques heures plus tôt deux jeunes filles y avaient effectués du sandboarding (surf sur sable).
« Quel paysage dunaire ! »
J +193 (Jeudi 14 janvier 2021)
Il est super tôt (pour nous) quand nous réveillons car nous devons être au point de rendez-vous pour 08.00 heures tapante mais il nous faut déjeuner avant de nous y rendre et parcourir les 25 kilomètres qui nous séparent du centre nautique.
Sur place, un peu avant l’heure comme à notre habitude, nous y retrouvons Kevin et Graham, deux frères associés dans une des 3 sociétés qui proposent la rencontre des otaries en kayak (Eco Marine Kayak Tours). Ils nous avaient été conseillés par Michèle et Jean-Pierre (deux belges vivant en NAMIBIE depuis quelques années et qui eux-mêmes nous avaient été présentés par la famille « T’es pas Cap »).
C’est donc avec eux que nous embarquons aujourd’hui à bord de leur camionnette 4X4 à laquelle est attelée la remorque transportant les 6 kayaks.
« 6 ? »
Bah oui, un simple pour Kévin, un autre simple pour Graham, les doubles pour Nicolas et Gaby ; Delphine et Emma ; Laure et …. Andrew, touriste anglais originaire de LONDRES avec lequel notre aînée ne tarde pas à communiquer et parfaire son anglais.
Après 40 minutes de 4X4 à travers les marais salants, la partie de baie dans laquelle les oiseaux viennent migrer par milliers (pélicans, flamands roses, flamands nains, aigrettes, hérons,…) et où les quelques familles de chacals s’en nourrissent, nous arrivons enfin au bout du banc de sable dénommé « PELICAN POINT ».
De par le revêtement sableux qui compose son sol, ce point géographique n’est « heureusement » rendu accessible qu’en 4X4 ou bateau et est donc devenu le paradis pour des milliers d’otaries sédentaires.
« Ici même, le chacal est roi car il n’y aucun prédateur qui pourrait le nuire. Il y trouve juste sa nourriture à foison. »
A la bonne saison, c’est-à-dire en juillet et août, PELICAN POINT est également connu comme étant un point d’observation des baleines qui viennent s’y perdre.
Descendus du véhicule, nous sommes immédiatement surpris par l’odeur nauséabonde qu’il y règne et nous la sentons rentrer par tous nos pores.
Selon Kévin, celle-ci n’est rien par rapport à celle du CAP CROSS car là-bas, la banc de sable est si étroit que les milliers d’otaries s’y entassent les unes sur les autres et l’odeur est tellement forte qu’elle en devient insupportable et embaume vos cheveux et vêtements pour plus d’une semaine et ce malgré le nombre de lavages que vous y apportez.
Revêtus de nos plus belles tenues de marins pêcheurs, nous prenons part dans nos embarcations et partons à la découverte de ces animaux aux petites oreilles.
A peine habitués au clapotis de l’eau sur les bords du kayak que nous avons le privilège de voir arriver une vingtaine de dauphins venus partager leur pêche avec leurs amies, les otaries.
Ce qui est plaisant pour nous, c’est que ces mammifères marins se sentent tellement bien parmi nous qu’ils nous offrent un spectacle de grande envergure en tournoyant et sautant tel que « FLIPER » et celui de la publicité GALAK pouvaient le faire.
Tout le monde est ravi mais plus particulièrement Emma dont c’est le rêve !
En fait, leur présence au sein des lieux est si rare à l’année que selon Kévin et son frère on pourrait les compter sur les doigts d’une main. A eux seuls, sans grande difficulté, ils repoussent les otaries au second plan.
Mais c’est sans compter sur cet animal joueur qui nous rappelle le motif initial de notre présence et qui passe régulièrement sa tête hors de l’eau pour s’assurer que nous nous intéressons toujours à lui et le prenons bien en photo.
Après un peu moins de deux heures passées sur l’eau à observer la beauté de la faune marine, il est malheureusement temps pour nous de rejoindre le rivage et de nous délester du matériel en prêt qui nous avait été donné à notre arrivée.
Nous profitons alors d’avoir nos deux pieds sur terre (« sur le sable pour être correct ») pour nous approcher d’une des colonies d’otaries et de leur tirer le portrait sans trop les déranger.
« Elles nous ont tant donné tout de même. Nous pouvons le leurs rendre. »
Et alors que nous nous y rendons, pour la seconde fois de la journée, nous sommes estomaqués quand nous nous rendons compte que des milliers de cadavres de jeunes otaries jonchent le sable.
Ce que nous prenions initialement pour des algues venues s’échouer sur le banc, n’est autre que la « mort ». Il est clair que nous comprenons mieux la situation quand Graham nous explique que la sélection naturelle est cruelle à l’égard de cette animal car seul 50% des bébés en sortent vivant.
C’est une superbe matinée qui nous a été offerte (« Euh pas vraiment ! ») et nous ne regrettons pas notre choix car l’approche est respectueuse de la faune et la flore (« si on enlève les quelques kilomètres en voiture pour y arriver ») et il a été important pour nous de pouvoir observer et partager un peu du temps de vie de ces animaux tout en restant à leur hauteur.
Cette belle matinée achevée, nous effectuons quelques courses alimentaires et reprenons la route de SWAKOPMUND pour nous rendre plus au nord.
Mais cela se sera pour demain car en ce jour, nous nous arrêtons au sein d’un camping dont nos seuls voisins sont : le gardien et la réceptionniste.
Seuls au monde, il est temps de travailler pour l’école, trier les photos, agencer les vidéos et analyser le futur trajet.
« Quelle faune aquatique !»
J +194 (Vendredi 15 janvier 2021)
Suite aux conseils donnés la veille par Kévin et son frère, nous nous détournons de notre destination du jour pour nous rendre à UIS située à 215 kilomètres d’où nous sommes.
Pour ce faire, il nous faut retraverser la ville de SWAKOPMUND et emprunter la C34 dont les premiers kilomètres ont la particularité d’être réalisés en sel.
« Quoi de plus normal quand on y pense ! »
La matière première ne manque pas dans la région et une fois tassé et séché, celui-ci devient aussi dur et résistant que du macadam. Bien sûr, n’allez pas vous imaginer une route bien large à 4 bandes d’un blanc éclatant mais tournez-vous plutôt vers une route beaucoup plus étroites à 2 voies de circulation (une dans chaque sens) et un revêtement lisse, un peu brillant mais rendu noir comme du goudron suite aux milliers de passages quotidiens.
Mais contrairement à nos idées, malgré que nous soyons toujours sur la C34, après une bifurcation, ce revêtement original qui nous rappelle un peu la Pologne (« pour ceux qui nous suivent depuis longue date ») laisse place à un goudron ordinaire.
Le littoral est connu pour son nombre d’épaves de bateaux qui au fil des ans viennent s’y échouer. Mais les plus intéressantes et impressionnantes étant beaucoup plus au nord et quasiment inaccessibles en véhicule (« de toute façon il faut solliciter un permis pour s’y rendre »), nous faisons choix de ne pas nous y arrêter et y rencontrer les quelques vendeurs à la sauvette qui nous attendent sur place.
Après plus d’une heure de route, à hauteur de HENTIES BAY, il est temps d’emprunter la piste C35 qui longue de 124 kilomètres nous conduit tout droit à la ville de UIS où nous avons fait choix de nous arrêter pour loger dans un campsite proposant une piscine.
Il est vrai que dans un pays qui manque d’eau, nous ne sommes pas super « open » sur le fait d’une piscine mais si nous voulons garder le moral des troupes intact, il nous faut faire des concessions et lâcher du lest.
Mais si nous revenons un peu en arrière, il est bon de reparler de cette piste C35 qui en son début et malgré qu’elle soit revêtue d’une terre tassée, celle-ci est super roulante et il est très aisé pour nous de circuler à 100 km/hr mais malheureusement, comme nous nous en doutions, au fil des kilomètres la qualité se dégrade pour laisser place à une tôle ondulée de première classe.
Celle-ci est tellement dessinée par endroits que le vacarme engendré au sein de l’habitacle et de la cellule devient parfois insupportable et malgré la vitesse quasi nulle, nous sommes dans l’obligation de la réduire d’avantage.
Mais nous n’avons pas à nous plaindre car malgré ce désagrément, à l’inverse d’autres usagers croisés ou dépassés, nous n’avons pas subi de dégât ou panne mécanique dans cet endroit si austère qu’aucun opérateur de téléphonie n’a fait choix de venir y installer ses antennes.
Du moins ça c’est ce que nous croyions avant de nous arrêter car alors que Delphine et Laure sont occupées à nous enregistrer auprès de la réception, Nicolas et Emma commencent à nettoyer les quelques kilos de poussières accumulés au long de la route. Tous deux munis de leur ramassette et lavette s’adonnent au « décrassage » de notre habitat roulant.
Mais deux choses bien dorées et qui ne ressemblent pas à des graviers ou des pépites d’or (« on aurait bien voulu pourtant ») trônent sur le sol du camping-car.
« Mais d’où viennent ces deux petits boulons ? » se demandent-ils.
Et après une inspection minutieuse, s’aperçoivent que ceux-ci proviennent des charnières de la penderie et que par la même occasion une des vis qui soutient le bac sous l’assise arrière est occupée à se faire la male.
Prévoyant et se rendant compte de ce qui allait arriver au fil des kilomètres de piste, Nicolas avait fait l’acquisition d’un tournevis en croix et au moyen de cet outil commence à tout resserrer.
Une fois le travail achevé, nous prenons possession de notre emplacement et dégustons la semoule fraîche préparée du matin.
Mais avant de se rendre à la piscine, il nous faut travailler pour l’école et tandis que les filles profitent du wifi offert pour effectuer un travail de groupe, Gabriel squatte le camping-car pour parfaire sa calligraphie et poursuivre l’histoire d’une petite poule qui voulait voir la mer.
En parlant de la mer, une fois une partie des tables de multiplication révisées, notre petit poulet qui rêvait de voir la piscine enfile son maillot et se jette à l’eau sous les yeux dégoûtés de ses sœurs qui n’en ont pas encore fini avec cette tâche ingrate mais si importante qu’est l’école.
« Quel réconfort ! »
J +195 (Samedi 16 janvier 2021)
Aujourd’hui en matinée, nous quittons déjà la petite bourgade de UIS pour prendre la direction Mont BRANDBERG situé à 50 Km.
Ce massif de granit rose est connu pour abriter des peintures rupestres et plus particulièrement le Tsisab ravin où l’on peut y observer un personnage (White Lady) dont le bas du corps est blanc et qui tient dans une main un objet qui ressemble à une fleur, voire une plume et dans l’autre un arc et plusieurs flèches.
Sur place, en nous acquittant de notre droit d’entrée nous faisons la connaissance de Thimothy qui sera notre guide tout au long durant.
Ce dernier est hyper sympathique et dans un anglais très clair et fluide nous indique les différentes essences d’arbre qui composent l’endroit, leurs spécificités médicinales.
Tout ce qu’il raconte est instructif et surprenant surtout quand il nous raconte que les excréments d’éléphants séchés représentent auprès des populations locales un très bon anti-moustique.
Le fait de mettre le feu à un petit bout de celui-ci dans un endroit clos suffit à tuer quasiment instantanément tous les « suceurs du sang qui s’y trouvent ».
De plus, Thimo nous apprend que :
- Les locaux infusent les excréments anciens de rockdassi (« il s’agit de la petite bête que nous avions pas mal observée lors de notre présence à SPITZKOPPE ») dans de l’eau chaude pour l’ingurgiter ensuite en guise de détoxifiant.
- Ces petits rockdassi ne sont pas plus grands que des lapins mais est la race animale qui se rapproche le plus des éléphants de par leur squelette.
- Les lieux traversés n’étaient autre que la terre des éléphants, des léopards, des gorilles et de nombreux serpents tels que les cobras,…
Pour ce qui est des serpents, heureusement pour nous, la chaleur est trop importante pour eux et ils préfèrent s’en protéger sous une pierre. A cette heure, les gorilles sont partis chasser un peu plus loin et seuls les excréments témoignent de leur présence. Les léopards ne reprennent possession des lieux que la nuit (« vaut mieux dire que vous n’avez aucun intérêt de vous y aventurer si vous ne souhaitez pas terminer en guise de repas »). Pour ce qui est des éléphants, par faute d’eau et de nourriture, ces derniers ont quitté les lieux depuis quelques temps et ont préféré se déplacer plus au nord.
- Les lieux n’ont plus été irrigués depuis plus de 3 ans et que de ce fait, le chemin que nous empruntons est un lit de rivière dont l’eau a fait place à des graviers et de la poussière à foison.
Mais Thimothy ne nous apprend pas que cela car une fois au pied des fameuses peintures rupestres, ce dernier continue à nous instruire en nous expliquant que les représentations les plus anciennes sont monochromes et datent de plus de 5 000 ans tandis que les plus récentes ne datent que de 2 000 ans et sont en polychromie.
Assis devant cette roche, occupés à observer ces représentations, nous peinons à réaliser que des hommes ou femmes ont peint cela pour nous raconter leur vie, leur Histoire et qu’après autant d’années, celles-ci soient toujours bien présentes tel un livre qu’on ouvre.
« Vieux de 5000 ans tout de même ! » « Au moins, on ne risque pas de déchirer les pages ni d’abîmer la reliure »
Suspendus aux lèvres de notre guide, nous apprenons enfin qu’il n’est nullement question d’une femme blanche venue se perdre en Afrique mais…
Avant de vous dévoiler la vérité, il faut que vous sachiez que la découverte de cette merveille est un pur hasard car en 1917, la nuit tombée deux allemands venus se perdre dans la région se sont abrités sous un rocher qui leur semblait être un bon abri. Ce n’est qu’après une nuit réparatrice et à la lueur du soleil que ces deux chanceux découvrent les peintures quand ils ouvrent les yeux.
« Pas mal comme réveil ! Vous ne trouvez pas ? »
Allez ! Maintenant vous savez comme nous comment les lieux ont été découverts, on vous raconte la suite.
Bien sûr, intrigué par cette découverte, un petit malin d’archéologue français se rend sur place et après analyse, affirme que le personnage repris au centre de la scène est une femme blanche. Pour lui, il n’en fallait pas plus pour affirmer que les blancs étaient déjà venus ici à cette époque.
C’est comme cela qu’est apparu « White lady »
« Naïf ! »
Heureusement que des archéologues plus sérieux et plus compétents ont pris la peine de se pencher sur la question et sont arrivés à une toute autre explication nettement plus réaliste aux yeux de tous.
Ce personnage qui fait temps parler de lui n’est pas une femme (« de par le manque de poitrine pourtant bien représentées sur les autres personnages ») mais bien un Shaman tenant dans sa main non pas une plume ou une fleur mais bien un demi-œuf d’autruche qui été fréquemment utilisé pour soigner les malades.
Ce médecin guérisseur est entouré d’autres personnages occupés à chasser l’Oryx, le buffle, le springbok, le zèbre et le rhinocéros noir qui leurs servaient de repas.
Une fois instruits, nous parcourons les 2.5 kilomètres qui nous séparent de la voiture et saluons notre guide après l’avoir vivement remercié de nous avoir partagé son savoir.
Étant à plus de 100 kilomètres de piste de KHORIXAS, située à un carrefour incontournable pour se rendre à TWYFELFONTEIN connue non pas pour ses peintures mais bien pour ses gravures rupestres, nous prenons la décision de ne pas effectuer cette route au profit des infrastructures du campsite situé à 10 km à peine du point de départ de notre visite.
A tendre nos oreilles, nous entendons qu’un éléphant a été aperçu ce matin même aux abords du camp mais cet animal est tellement imprévisible qu’on ne peut garantir son retour ou pas.
« Point grave ! On verra plus tard. »
« Pour l’heure, tous à l’eau ! »
« Quel témoignage ! »
J +196 (Dimanche 17 janvier 2021)
Dimanche étant synonyme de petit-déjeuner plus raffiné, Nicolas se met à cuire une omelette, des « beans » sauce tomate et des saucisses de francfort dès le réveil.
Le tout embaume tellement l’intérieur du camping-car que cela a pour effet de réveiller les enfants et de leurs mettre l’eau à la bouche.
Ceux-ci étant habitués à manger de tout, ces trois gourmands ne tardent pas à se lever et déguster le festin qui leur est préparé.
Si la piste est bonne, nous nous rendrons aux abords de la petite ville de TWYFELFONTEIN, qu’on a évoqué hier pour aller y observer à l’avenir ses gravures rupestres par contre, si celle-ci est mauvaise et très cassante, nous abandonnerons ce type de voie et à hauteur de KHORIXAS nous bifurquerons sur la droite pour reprendre la route macadamisée qui mène en direction du fameux parc d’ETOSHA.
Pour nous donner un semblant de chance et d’espoir, Nicolas enlève un peu de la pression des pneus mais n’ayant aucun moyen de savoir ce qu’il enlève, il se contente de prendre un chronomètre et de presser la valve d’air pendant 15 secondes.
A la vue des pneus, ceux-ci n’ont pas l’air trop dégonflés et nous permettrons peut être d’avoir une traversée plus agréable sur piste.
« Wait and see ! »
Après avoir parcouru les dix premiers kilomètres qui séparent le campsite de la piste principale, nous avons l’immense chance de constater que la dameuse vient de nous précéder et a changé le millier de vaguelettes inconfortables en une autoroute.
A regarder le manque de traces dans sable, nous percevons vite que nous sommes les premiers à emprunter cette piste de qualité. La voie lui étant ouverte, Nicolas ne se fait pas prier et se permet même une vitesse de croisière avoisinant les 100 km/hr.
« Le panneau routier ne disait pas faux après tout ! »
Mais comme toujours, les meilleurs moments ont toujours une fin et celle-ci se marque lorsqu’après 20 kilomètres, nous rattrapons la dameuse qui a décidé de faire une pause.
« Pfffftttt, c’était trop beau tout ça ! »
Ne parlons pas trop vite tout de même car au fil des kilomètres restants (80 km), nous ne rencontrons aucune difficulté à avancer et bien que nous ayons dû réduire la vitesse, l’ordinateur de bord du véhicule affiche tout de même une moyenne de 70 km/hr.
Le revêtement de la piste est si roulant et le paysage montagneux si changeant qu’arrivés à destination, nous prenons le risque de bifurquer à gauche et de prendre la direction de TWYFELFONTEIN.
Depuis KHORIXAS il nous reste encore environ 110 km pour arriver à TWYFELFONTEIN et y admirer ses gravures. Nous croisons donc les doigts pour que l’état de la piste qui y conduit soit d’aussi bonne qualité que la précédente.
Heureusement c’est le cas mais le terrain est tellement sec (« pour rappel, il n’a plus plu depuis 3 ans dans la région ») que nous soulevons une quantité impressionnante de poussière qui a la fâcheuse manie de s’infiltrer dans la cellule via tous les interstices et de nous rendre l’air irrespirable. Pour les parents qui sont devant passe encore mais pour les 3 enfants assis sagement à l’arrière, l’air se raréfie en faveur de la poussière.
Par chance, nous arrivons à notre campsite sis à 40 km de TWYFELFONTEIN et prenons possession de notre endroit. Étant seuls au sein des lieux (« un peu comme à chaque fois ») nous avons la possibilité de prendre l’emplacement de notre choix et même de nous poser sous un énorme rocher placé au centre de la propriété.
Pour ce jour, nous ne bougeons plus des lieux car nous réservons notre temps à nettoyer la poussière qui recouvre le moindre recoin de l’intérieur du camping-car et à flâner au sein des lieux. Ayant prévu d’y séjourner deux nuits, nous nous laissons l’opportunité de visiter TWYFELFONTEIN demain courant de journée.
« Quelle poussière ! »
J +197 (Lundi 18 janvier 2021)
Si nous faisons abstraction des ablutions matinales et du petit-déjeuner passé en plein air, nous voici déjà occupés à parcourir les 40 kilomètres qui nous séparent du site classé à l’UNESCO de TWYFELFONTEIN.
La piste étant en excellent état une fois de plus, il ne nous faut guère plus de temps pour nous y rendre que si nous avions emprunté une route macadamisée.
La visite en elle-même ne dure que 45 minutes mais durant ce laps de temps nous ne cessons d’écouter notre guide Elisabeth occupée à nous narrer l’histoire de ces gravures datées de 2000 à 6000 ans.
N’étant que des gravures faites au moyen de pierres de quartz sur de la roche de sable, il n’est pas possible d’effectuer une recherche précise au niveau de l’apparition de ces dessins illustrés. Seuls les outils retrouvés dans les grottes avoisinantes ont permis une datation approximative.
Au cours de ses explications notre guide, qui ainsi soit dit en passant est pleine de vie et ne cesse d’effectuer quelques pas de danse entre deux sites, nous précise qu’il s’agit également d’un grand livre d’histoire ou de classe d’école où l’on dessinait sur la roche tel un instituteur dessine sur son tableau noir.
Ce qui nous surprend c’est que seuls des animaux y sont repris et jusqu’à ce jour, une gravure représentant un homme tenant une autruche par le cou a été découverte.
Les enfants sont subjugués par ce témoignage et ne cessent de poser des questions toutes plus intéressantes les unes que les autres. Même Gaby finit par se prendre pour un aventurier et désigne des roches gravées mais sur lesquelles Elisabeth a fait choix de ne pas s’arrêter.
Cette dernière joue le jeu et alors qu’elle lève les bras en l’air, elle crie : « Wouaw ! You are discover a new draw ! » « Congratulations ! »
Après une traduction rapide à notre aventurier, ce dernier ne sait où se mettre tellement qu’il est fier de sa trouvaille archéologique.
Alors que malheureusement la visite touche à sa fin, Elisabeth s’arrête devant une dernière pierre sur laquelle est gravée un lion au milieu d’une multitude d’animaux de la savane avec une drôle de queue à angle droit dont le plumeau est remplacé par une main.
Pour dire vrai, ce lion n’en est pas vraiment un car ce dessin symbolise un shaman qui dans son état de transe prend l’esprit et la force du lion. La queue et la main, ne représentent que le bras du shaman qui s’en échappe.
Après analyse de toute cette symbolique, nous nous disons qu’ils étaient déjà bien imaginatifs les artistes de cette époque. Nous ne savons pas à quel genre artistique ces gravures se rapportent mais pour nous, même à l’heure d’aujourd’hui, nous serions incapables de créer de telles beautés.
Une fois remerciée pour ses précieuses explications, nous reprenons notre route pour regagner le campsite où les enfants doivent maintenant passer le plus clair de leur temps à étudier ou effectuer quelques travaux scolaires.
Mais c’est sur ce même chemin où nous n’avons croisé AUCUNE voiture que Nicolas propose à Emma de troquer sa place de convoyeur contre celle de chauffeur. Connaissant Emma, vous l’aurez compris, cette dernière ne se fait pas prier et avant même que Nicolas n’arrête le véhicule pour effectuer le changement, Emma est déjà installée au volant.
De sa place passager avant, Nicolas lui donne les consignes et lui explique les pédales.
« 1 ; 2 ; 3 partez ! »
Alors qu’Emma appuie sur la pédale d’embrayage c’est Nicolas qui change les vitesses et c’est ainsi que notre cadette nous conduit sur les pistes namibiennes à une vitesse qui est de l’ordre des 50 km/hr. Cette première expérience de conduite l’a rempli de joie et c’est avec un peu de regret qu’elle cède la place à sa grande sœur après avoir parcouru un bon 5 kilomètres.
Alors que Laure reprend la place toute chaude d’Emma et place ses mains sur un volant laissé moite par la sueur de sa sœur, Nicolas reprend ses explications et directives.
A chaque fin de phrase, de façon militaire, Laure acquiesce par « OK » ce qui a la particularité d’agacer Nicolas qui ne tarde pas à lui rappeler que nous ne sommes ni à l’école, ni à l’armée mais tout simplement en famille au milieu de nulle part.
« 1 ; 2 ; 3 partez ! »…….. « Calé »
« 1 ; 2 ; 3 partez ! »…….. « Calé »
« 1 ; 2 ; 3 partez ! »…….. « Calé »
Et c’est au bout du quatrième essai et quelques petits bons en avant qu’à son tour, notre aînée nous conduit sur les pistes namibiennes en direction de KHORIXAS.
Gaby a l’air moins à l’aise qu’avec la plus jeune de ses sœurs et quant à savoir qui conduit le mieux, sans hésitation, Gaby ne tarde pas à répondre : « Emma »
Hormis le démarrage un peu plus hasardeux de Laure, toutes deux se sont débrouillées comme des cheffes et méritent que l’expérience soit réitérée avec… le véhicule de quelqu’un d’autre bien sûr.
Allez, nous voici déjà arrivés au campsite et malheureusement pour Gaby, il est temps de se mettre au travail et de revoir les tables de multiplication.
Et c’est en s’éloignant de nous que ce dernier reprend la phrase fétiche de CALIMERO : « C’est trop injuste ! »
« Quel retour dans le temps ! »
J +198 (Mardi 19 janvier 2021)
Après ces deux nuits passées au campsite de « TSUBES », une nouvelle fois, nous ne reprenons la route que quelques centaines de mètres pour visiter le site non officiel de la forêt pétrifiée.
Le lieu consiste en un amas de troncs de MOPANI qui, il y a d’ici 260 millions d’années ont été charriés sur place par les chutes d’eau importantes qui desservaient la région.
A voir la sécheresse qui règne maintenant au sein des lieux, il nous est difficile de croire en la chose.
Le doute enlevé sur la véracité, nous sommes subjugués par ces troncs couchés au sol dont les plus importants peuvent atteindre jusqu’à 6 mètres circonférence et 34 mètres de long.
Pour dire vrai, nous ne sommes pas tellement stupéfaits et nous nous demandons même ce que nous sommes venus faire car au premier regard, il ne s’agit que de vulgaires arbres couchés sur de la roche mais à y regarder de plus prêt… rien ne change !
C’est seulement quand nous commençons à les toucher que les choses prennent un tout autre intérêt car, alors que nous avons l’impression de nous munir d’un bout de bois, nous nous retrouvons avec une pierre en main.
« Alors que votre vue vous dit que c’est du bois, votre toucher vous affirme que c’est de la pierre ! »
Lequel des deux sens a raison ?
Et bien, les deux ont la réponse mais doivent se compléter pour être parfaitement juste.
Il y a donc 260 millions d’années, ces troncs d’arbre se sont retrouvés enfuis totalement sous la terre chargée de silice.
Au fil des années, des siècles, des millénaires, le bois initial s’est chargé en silice pour finir en pierre tout en gardant son aspect initial.
C’est après seulement des millions d’années qu’à la suite de multiples érosions, glissements de terrain,… ces arbres ont refait surface et ont livré tout leur secret.
Remplis de savoir supplémentaire, nous quittons le site et prenons la direction de OUTJO sise à 150 Km du site fraichement visité.
Cette distance n’est en rien compliquée car elle est composée à 50 % de piste de qualité et de 50 % de bitume.
Pour vous situer, OUTJO est une petite bourgade située entre WINDHOEK et le parc national d’ETOSHA. Celle-ci est reprise comme une étape attrayante et agréable dans laquelle il y est souvent conseillé d’y passer deux jours avant de passer la porte principale du paradis animalier.
Cela tombe bien pour nous car notre frigo est drôlement vide et les armoires le sont tout autant. Non pas que nous mangeons plus depuis notre arrivée mais nous répondons très positivement quand une partie de la population rencontrée nous réclame un peu de nourriture.
C’est donc aux portes de OUTJO et plus précisément dans le campsite « SOPHIENHOF LODGE » que nous nous posons en début d’après-midi. Une fois de plus, par ce temps de COVID, nous ne sommes que les seuls hôtes et y sommes très bien reçus.
Ayant une activité permettant aux enfants d’aller observer les autruches et guépards qui vivent au sein des 8000 hectares du site, nous les inscrivons sans hésiter et c’est donc sur le coup des 17 heures que les êtres les plus chers à nos yeux grimpent dans un véhicule adapté.
Après plus de deux heures, alors que nous sommes occupés à siroter un Gin-tonic durant notre temps libre, voici les chérubins de retour au sein du camp.
En qualité de parents, il ne nous est pas difficile de s’apercevoir que leur regard est totalement émerveillé.
« Mais qu’ont-ils pu voir ? »
Ces derniers sont tellement excités par l’expérience vécue qu’ils ne savent pas s’entendre sur qui va nous la raconter et c’est donc dans un désordre absolu que nous comprenons qu’ils ont vu : des tortues, des guépards, des autruches, des zèbres, des girafes, des springboks, des phacochères, un hippopotame, des buffles, des water bog, …
« En fait, ils se sont fait un safari sans
nous ! »
« Ravis pour eux mais dégoutés pour nous ! »
« Quel safari ! »
J +199 (Mercredi 20 janvier 2021)
Nous décidons de rester une nuit de plus dans ce lodge et mettons à profit notre temps pour une journée « technique ».
La plupart des voyageurs connaissent bien ce terme mais qu’en est-il exactement ?
C’est tout simplement une journée consacrée aux différentes tâches telle que la lessive, les courses et le rangement.
En effet, demain, pour fêter notre 200ème jour de voyage, nous nous rendrons dans le célèbre parc ETOSHApour plusieurs jours afin d’y admirer (« espérons-le ») tous les acteurs du « ROI LION » tels que : éléphants, girafes, zèbres, lions, oryx, hyènes, … en totale liberté.
Il est donc impératif de procéder au remplissage du frigo et des armoires car dans le parc, seules quelques échoppes proposent un petit ravitaillement à un prix beaucoup trop élevé par rapport à ce que nous pouvons nous permettre !
Alors que Laure et Gabriel décident de profiter de la matinée pour avancer dans leurs travaux scolaires, les parents, accompagnés d’Emma (toujours fidèle au poste des courses en bonne épicurienne), partent dans la petite ville d’OUTJO afin d’acheter les victuailles en quantité.
Depuis que nous sommes en Namibie et que nous avons découvert le biltong, à chaque incursion dans un magasin, nous faisons le plein de cette viande séchée pour nos apéros et heureusement pour nos papilles, nous avons le choix entre plusieurs variétés dans le « Spar » local.
Ayant nous-mêmes adoptés le braai comme mode de cuisson, nous avons fait l’acquisition d’une grille qui, on l’espère, à l’avenir pourra faire le trajet-retour avec nous dans nos valises…
A la sortie du « SPAR », Nicolas repère dans une rue voisine un magasin de matériaux dans lequel il pourrait trouver des charnières de meuble en vue de remplacer celles qui n’ont pas supporté la douceur des pistes.
Toujours accompagné de son fidèle « papier collant », Nicolas parcourt les quelques rayons et trouve son bonheur à moitié prix.
De retour au campsite, l’après-midi est consacrée au bricolage pour le paternel, la mise en ligne du blog pour Delphine (« qui a passé quelques heures dessus car ce n’est pas elle qui s’en occupe d’habitude et ne manie pas aussi rapidement cet outil que son cher et tendre »), les devoirs pour les filles et un peu de piscine pour le cadet.
« Quelle journée-type ! »
bonsoir ! je vous suis toujours avec autant de plaisir ! mais il doit y avoir un bug quelque part ; ça fait plusieurs fois que quand je reçois l'avis d'un nouveau post et que je clique, que je tombe sur une page vide ("nous n'avons pas trouvé la page demandée); je clique donc sur tous les posts pour trouver le dernier mais là le mail m'indique un nouveau post "jeu de piste à Etosha" que je ne trouve pas ...
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Bon anniversaire à notre petit amour. Gros bisous de Noirchain. Un avion spécial va lâcher une pluie de bisous ce soir sur la Namibie. Essaye d'en attraper quelques-uns!!!
Chaque jour vous apporte de nouvelles découvertes dont vous nous faites profiter généreusement par vos récits et photos. Continuez de bien profitez de ces merveilles. Bisous.