Le NAMIB du nord au sud
- defenterreinconnue
- 17 févr. 2021
- 17 min de lecture
J +214 (Vendredi 05 février 2021)
Alors que nous sommes en plein préparatifs pour rejoindre à 10 heures l’organisateur au niveau de l’accueil du camping, Nicolas croise la dame du couple français installé à l’emplacement d’à côté.
Occupés à taper la discute sur le voyage en général, tous deux sont mis à l’ordre par le mari qui leur précise qu’il est temps pour eux d’y aller car ils ont prévu de se rendre à SANDWICH HARBOUR au moyen de leur véhicule.
Une question plus tard, Nicolas comprend qu’ils ont fait choix de la même organisation mais ayant le véhicule adéquat, ils ont opté de s’y rendre à son bord.

C’est donc ensemble que nous faisons connaissance du petit Jacques qui fera office de guide durant toute la journée.

Le « petit » Jacques comme nous aimons le surnommer est un molosse de près de 200 kilos pour un peu moins de 2 mètres dont le dos est le double de celui de Nicolas.
Heureusement, la gentillesse et le professionnalisme de Jacques sont à la hauteur de son gabarit et c’est donc en sa compagnie que nous débutons notre périple vers SANDWICH HARBOUR.
Pour ce faire, il nous faut emprunter dans un premier temps la même route de sel que celle prise pour nous rendre à PELICAN POINT mais bifurquer sur la gauche une fois face à l’océan, rouler quelques kilomètres sur une très large langue de sable pour enfin pénétrer dans le NAMIB NAUKLUFT NATIONAL PARK dont un permis d’accès est obligatoire.
Au sein du parc dont question, Jacques ne tarde pas à s’arrêter et sans rien dire s’allonge sur une dunette et d’un geste ajusté se met à creuser le sable.
Intriguée par la situation, Laure lui demande ce qu’il fait et tout en continuant, Jacques la regarde en lui répondant qu’il cherche un diamant.

Alors que nous sommes encore occupés à rire, Jacques se remet à genoux. Il tient dans sa main quelque chose mais celle-ci fermée, il ne nous est pas loisible d’en apercevoir son contenu.

Lentement, alors que la poigne du molosse se dessert, un geko transparent fait son apparition. La peau de cet être d’à peine quelques centimètres de long est si fine qu’elle laisse transparaitre les organes dont l’estomac et son contenu (insectes et araignées).
Après ne l’avoir observé que pendant quelques secondes, Jacques prend soin de replacer le reptile au sein de son abri pour qu’il y reste jusqu’au coucher du soleil.
« Saviez-vous qu’un Geko comme celui-là est capable de creuser dans le sable très rapidement pour se protéger du soleil et de ses prédateurs tels que serpents et chacals et qu’il a une réserve d’air de plus de 8 heures ? »
Le premier épisode de National Géographic achevé, nous remontons en voiture et nous engageons sur la plage où notre progression est chaque fois entrecoupée par les vagues de l’océan qui viennent charrier le sable de la dune.

Ce passage est ahurissant et époustouflant car nous sommes occupés à circuler sur une plage d’à peine 3 mètres de large et que celle-ci est juste coincée entre le plus vieux désert du monde et l’Océan Atlantique.
Malheureusement, tous les instants magiques ont une fin et celle-ci est matérialisée par des potelets de bois qui obstruent le passage et qui nous précisent que nous sommes bien arrivés à SANDWICH HARBOUR.

Sur l’aire de stationnement, seul un DEF blanc y trône fièrement et nous comprenons vite que ce fidèle destrier est celui de la famille des JARECO (Jonathan, Laetitia et leurs enfants) qui nous avaient renseigné cette excursion.
Comme de fait, nous ne tardons pas à les apercevoir et remarquons que nos amis ont pris de la hauteur afin de mieux observer cette zone de toute splendeur.
Alors que eux ont gravi la dune à pied, notre hôte fait choix de nous y conduire en voiture et c’est de la sorte que Gabriel effectue son baptême de 4X4 dans les dunes.

Le 4.0 l du TOYOTA rugit tellement lors de la montée et que cette dernière est si pentue que Gaby se met à pleurer de peur. Rassurez-vous car la chose ne dure pas et très vite le petit bonhomme se prend au jeu et troque ses pleurs contre un large sourire.
Au sommet de la dune, le landscape déjà idyllique se révèle d’autant plus une fois vu du haut.
« Sans voix, nous prenons le temps d’ouvrir grand nos yeux et prions notre mémoire de ne jamais faire un back-up de cet instant privilégié »

Après 30 minutes passées à échanger un peu de ce moment avec nos amis belges venus nous rejoindre sur place et immortaliser cet instant en effectuant un cliché de nous tous, nous redescendons rejoindre le « petit » Jacques qui nous a préparé une panoplie de zakouskis en guise de repas de midi.
« Mais quel délice frugal ! »
Alors que l’allée s’effectue au pied des dunes léchées par l’océan, le retour quant à lui se fait par le désert proprement dit et c’est au bord du TOYOTA que Jacques, en tant que pilote aguerri, enchaine les montées et descentes les plus vertigineuses les unes que les autres.
La montée ayant déjà fait son petit effet sur Gaby, on ne vous parle même pas de ce que provoque les premières descentes. Alors que les filles sont occupées à se marrer comme des baleines et à profiter du spectacle depuis leur siège, notre bambin s’agrippe à tout ce qu’il peut et nous reproduit avec exactitude ce qu’il nous avait fait lors de la rivière sauvage à LEGOLAND.
« On ne le blâme pas car c’est une baptême pour lui et il y a de quoi l’impressionner »
A l’exception des Oryx, nous croisons sur notre retour un bon nombre d’autruches, springboks, chacals,… Il est tout de même fou de penser que ces animaux ont fait choix de s’installer dans cette région si aride (« à première vue »).
Après plus de deux heures passées à jouer dans les dunes, il est temps de rentrer car il est déjà passé 17.30 heures et il nous faut encore rejoindre SKWAKOPUND pour y retrouver les JARECO qui nous y attendent.

D’un commun accord, alors que Jonathan s’adonne à l’allumage du feu pour le BRAAI, il nous est confiée la tâche de repasser par le SPAR pour y acheter la saucisse qui sera dégustée au souper.
Le tout correctement accompli, les clés dans le contact, nous les tournons pour démarrer et….. « Que dal ! » « Nada », « Quenéni », « Rien ne se produit » !
Pour la deuxième fois consécutive nous sommes en panne avec ce tas de ferraille.
Tout le monde ameuté de la situation, un mécano nous rejoint sur le parking et nous sauve provisoirement ou pas en resserrant quelques cosses de la batterie et en ponçant les connexions qui avaient quelques traces de saletés.
« Inchala ! »
Il est tout de même 19.00 heures quand nous rejoignons nos amis qui ont les crocs et nous attendent avec impatience.
« Merci à eux pour leur indulgence et leur proposition de venir nous rechercher sur le parking du SPAR ! » (Bien que s’ils ne viennent pas au bon SPAR la tâche est plus ardue ;))
Une fois de plus, c’est en leur compagnie que nous passons une excellente soirée qui s’achèvera que passé 00.30 heures.
« Quelle Jaré cô mieux fait de nié tomber en panne ! »
J +215 (Samedi 06 février 2021)
Pour la seconde fois de notre rencontre, nous partageons notre petit déjeuner avec les « JARECO » et c’est une fois de plus sur les coups de 10 heures que nous nous saluons pour aller rejoindre une autre famille qui comme nous a effectué une partie de son voyage dans les pays scandinaves et comme nous ont eu la chance de croiser les
« Tamzingues » (« souvenez-vous de la famille suisse rencontrée à AUSCHWITZ ») avec qui nous avions partagé deux soirées.
A première vue, c’est justement lors de leur rencontre avec nos amis les « TAMZINGUES » qu’ils ont appris que nous étions venus en NAMIBIE et que cette idée a commencé à germer dans leurs têtes à tel point que eux aussi ont fait choix de venir s’y perdre.

Logeant à WALVIS BAY, il est hors de question pour nous de ne pas s’y arrêter afin de les saluer avant de poursuivre notre route pour le sud mais nous nous promettons de ne pas nous y attarder trop longuement car nous gardons en tête de rejoindre SOLITAIRE avant ce soir.
« Tu parles !! »
La famille « Gnocs around the world» composée de Ludovic, Céline, Hugo, Louis et Malo est tellement cool qu’elle nous invite à partager leur repas de midi et ne tardons pas à dévier sur des sujets plus intimes tels que « les commodités des toilettes en voyage ».
Une fois de plus, le temps passe très vite mais l’intransigeance de Nicolas prend le dessus et sonné 15.30 heures, nous saluons nos hôtes en leurs promettant de tout faire pour les retrouver ultérieurement afin de profiter plus longuement de leur présence et de leur bonne humeur.
« Une fois de plus, nous avons l’immense chance de faire de chouettes rencontres au cours de ce voyage totalement
improvisé ! »
« Go, go, go ! »
Moteur en marche, avec deux jours de retard, nous quittons la commune de WALVIS BAY pour rejoindre SOLITAIRE et SOSSUSVLEI via la piste «C14 ».
Les deux familles ne nous avaient pas menti en nous disant que le revêtement de celle-ci était bon et plus ou moins lisse car c’est à plus de 80 voire 90 km/hr que nous filons.
Alors que le camping-car vole à travers les paysages lunaires et dunaires du plus vieux désert du monde, nous sommes malheureusement rattrapés par le temps alors que nous sommes encore à plus de 50 km de notre destination du jour.

Mais soudain un panneau attire notre attention et provoque chez Nicolas un freinage d’urgence. Ce panneau n’est autre que celui du « TROPIC OF CAPRICORN ».
C’est décidé, Delphine retire les clés du contact et déclare avec prestance : « Nous n’irons pas plus loin, c’est ici que je veux passer la nuit ! »

« Ce que femme veut… »

« Quel Caprice corne ! »
J +216 (Dimanche 07 février 2021)
C’est sous le signe du capricorne et surtout sous un bon 25°C que Delphine et Nicolas se lèvent à 07.00 heures et font choix de laisser dormir les enfants qui en ressentent grandement le besoin.
C’est donc profondément endormis que les enfants parcourent les 50 kilomètres de piste qui nous séparent de SOLITAIRE.

A peine sur place, nous remarquons que nos idées sur ce lieu perdu sont totalement erronées car au lieu d’une petite ville tel que nous le pensions, nous nous retrouvons au sein d’une enceinte privée comprenant une pompe à essence, un restaurant, un espace campsite et un petit commerce faisant office de boutique souvenir, boulangerie, café et dans laquelle vous pouvez également trouver des pièces ou fluides pour votre voiture.

Ayant prévu d’y prendre le café et une pâtisserie en guise de petit-déjeuner, il est temps de réveiller les trois marmottes qui nous servent d’enfants.

Des 3, on peut dire que Gabriel est celui qui a le plus de mal à s’extraire de son sommeil et il est tellement en mode « robot » pour s’habiller qu’il se rend compte dès ses premiers pas à l’extérieur du camping-car qu’il a mis son short à l’envers.
Un fois le tout placé dans le bon sens, alléché par les odeurs de pâtisseries, notre roi Dagobert du jour ne tarde pas à trouver le bon chemin qui le conduit de suite à son « applestrudel ».

Rassasiés par cet encas, nous profitons des lieux en allant plus particulièrement voir et tirer quelques clichés de ces vieilles grosses américaines qui se laissent dorer la patine de leur carrosserie au soleil.
Plus que 80 km de piste nous séparent cette fois du campsite depuis lequel nous partirons demain matin à 06.30 heures pour rejoindre le SOSSUSVLEI et gravir de bonne heure la gigantesque BIG DADDY qui n’est autre que la plus haute dune du monde.

Mais nous réservons ça pour demain matin car pour l’heure, il nous faut :
- Entièrement nettoyer l’intérieur du camping-car et tenter de faire disparaitre toute la poussière de la piste qui s’y est infiltrée.
- Profiter des températures qui avoisinent les 40 °C pour faire sécher le linge fraîchement lavé
- Rafraichir nos corps en surchauffe au moyen de l’eau bien fraiche de la piscine.

« Attention tout de même de ne pas nous faire avoir par les coups de soleil » nous recommande Delphine depuis le bord de la piscine avec son huile solaire indice 50 +.

Vous l’aurez compris, aujourd’hui c’est dimanche et tout le monde a rangé livres et cours pour profiter pleinement de cette journée « OFF ».
« Quelle piscine and love ! »
J +217 (Lundi 08 février 2021)
Nous pensons qu’aujourd’hui il est important de commencer par le début car ce qui précède l‘exploit réalisé par les filles en est encore que plus grand.
Hier, nous ne tardons pas à aller nous coucher car il est important de récupérer des forces avant de nous réveiller à 05.30 heures pour venir à bout de BIG DADDY qui de par ses 350 mètres n’est autre que la plus haute dune du monde.
Mais très vite cette nuit qui devait être réparatrice se transforme en cauchemar car rapidement la chaleur au sein du camping-car devient insupportable et l’arrivée en masse des moustiques n’arrangent rien.
Au plus nous prenons le temps de les repérer à la lampe de poche et de les tuer au plus ceux-ci se reproduisent et s’attaquent à nos pieds et jambes ce qui nous pousse à recouvrir l’ensemble de notre corps de la couette et de souffrir encore plus de la chaleur ambiante.
Pas un pet de vent ne se fait ressentir pas les fenêtres sur lesquelles un moustiquaire y est présent.
C’est ainsi que de minuit à 05.30 heures, nous passons notre temps de sommeil à lutter contre ces envahisseurs néfastes et tentons d’hydrater notre corps par une quelconque boisson. Même le frigo n’a plus le temps de refroidir les condiments que l’on y place.
Voilà que 05.30 heures retentit déjà et afin de ne pas trop souffrir de la chaleur durant l’ascension, nous nous levons et nous présentons à l’entrée du parc en 2ème position.
Sur place, le chauffeur de la navette qui nous conduira à travers le sable fin sur les 4 derniers kilomètres nous y attend déjà et c’est derrière cette dernière que nous parcourons les 60 kilomètres de route bitumeuse qui nous séparent du pied de BIG DADDY.

La chaleur y est déjà étouffante et doit avoisiner les 25°C quand nous débutons notre périple pédestre.
Le paysage est de toute splendeur car le sable des dunes n’est pas jaune mais affiche un orange intense sur lequel les oryx et les springboks qui peuplent les lieux tranchent parfaitement.
Tandis que le ciel d’un bleu intense, totalement dépourvu de nuage, s’occupe de contraster avec le sommet des crêtes des dunes qui nous entourent, le soleil s’obstine à faire grimper les températures en un temps record et fait disparaitre en à peine quelques minutes toute zone d’ombre.

Très vite, Nicolas se sent à bout de souffle et présente beaucoup de difficultés à respirer. Il faut se rendre à l’évidence, aujourd’hui est un jour sans pour lui et malgré la force mentale il ne parviendra pas à vaincre ce monstre de sable.
Arrivé au tiers de l’ascension, il décide donc de bifurquer et de suivre un autre cordon de dune qui le conduit en compagnie de Gabriel directement sur le DEADVLEI.

Alors que lui fait ce choix, Delphine, Emma et Laure se sentent en jambes et il est hors de question pour elles de passer au travers car elles savent qu’elles n’auront peut-être pas une seconde chance dans leur vie de se rattraper.
C’est donc à trois avec Emma en tête de cordée qu’elles continuent à progresser le long de la ligne de crête et de s’éloigner des « mâles » de la tribu.

D’un pas lent mais assuré, nos trois expéditrices s’encouragent l’une l’autre et ensemble parviennent au sommet des 350 mètres de sable qui composent ce monstre dunaire.

« Époustouflant ! Félicitations à elles trois car il faut préciser que seuls, aujourd’hui, deux autres français se sont essayés avec brio à l’exercice ».

Plus d’un quart d’heure de descente vertigineuse plus tard, voilà la famille une nouvelle fois réunie au sein même du DEADVLEI pour y observer ce paysage si merveilleux et captivant à la fois.
Dire qu’il y a des milliers d’années, ici même, en lieu et place de ce sol dur comme de la pierre et de ses arbres morts qui y sont encrés pour toujours, régnait une faune aquatique et une flore luxuriante entourées de 32.000 km2 de dunes.

Face à cet endroit désertique et ce à quelques centaines de mètres à peine, le SOSSUSVLEI (sis au pied de BIG MAMA haute de 180 mètres seulement) formé il y a entre 3 et 5 millions d’années par l’accumulation de sable provenant du KALAHARI charrié par le fleuve ORANGE jusqu’à la mer est complétement rempli d’eau à la suite des fortes pluies du mois de janvier.

Il n’est à peine que 11.00 heures quand nous rejoignons le camping-car resté sagement stationné sur la partie la plus dure du site et que nous débutons les 60 kilomètres qui nous ramènent au campsite.
Alors que les uns sont fatigués par la nuit passée, les autres exténués par leur exploit du jour s’allongent à l’arrière du véhicule et finissent par s’endormir paisiblement.
Les 40 °C passés affichés au thermomètre nous rendent amorphes et chaque mouvement effectué nécessite une débauche d’énergie importante. Une fois de plus, seule l’eau de la piscine et 5 douches personnelles arrivent à faire baisser notre température corporelle et nous aident à tenir le coup.
Même la sieste dans le camping-car se change vite en un sauna finlandais qui nous fait suer par tous les pores de la peau.
Bref, ces conditions tellement arides nous poussent à nous mettre en mode « OFF » et à attendre patiemment des moments plus cléments.

« Quel BIG DADDY K ! »
J +218 (Mardi 09 février 2021)
Victoire de la veille enregistrée dans notre Guiness Book des records, nous poursuivons notre avancée vers AUS en empruntant d’une part la C19, la C14 et de l’autre la C13.

Seuls les premiers kilomètres sont plus chaotiques car les fortes pluies qui nous ont précédés ont emporté avec elles quelques dizaines de mètres cubes de terre par endroit et dessiné de belles ravines à d’autres.
Lors de chaque passage dans une zone sablonneuse, nous ressentons que le moteur du véhicule peine et que ce dernier est comme aspiré par une grosse ventouse qui émane du sol.
Malgré ces légères difficultés, la route est très bonne et agréable à rouler ce qui nous laisse le temps d’apprécier à sa juste valeur l’ensemble des paysages que nous offrent la NAMIBIE au fil de ses régions.

Il est vrai que ce n’est pas la première fois que nous traçons ces quelques lignes et laissons sous-entendre que nous commençons à radoter mais soyez parfaitement rassurés car il n’en est rien.
Des familles qui avaient voyagé au préalable nous avait prévenus mais le tout est à ce point changeant que nous ne connaissons pas d’autre endroit dans le monde où nous traversons en à peine quelques heures et ce en un peu plus de 300 km, un décor digne des plus grands westerns avec ses montagnes dont le sommet est entièrement plat, un paysage dunaire qui pourrait faire office de décor pour un film dans l’espace, des espaces si verdoyants et riches en flore que des milliers de chèvres et de vaches peuvent y manger et boire à satiété, des terres tellement colorées qu’elles en feraient ombre à un arc-en-ciel, …

C’est dans ce paradis naturel mais haut en chaleur (+ de 40°C) que nous nous arrêtons une petite heure pour nous restaurer et laisser refroidir le moteur qui présente quelques difficultés à maintenir ses 90°C.
Remis en route, Emma échange sa place avec Delphine pour venir jouer le rôle de copilote à côté de Nicolas et ce durant la dernière centaine de kilomètres qu’il nous reste à parcourir pour arriver à AUS où nous y passons la nuit.
Alors que Gaby profite de ce temps « libre » pour réviser ses tables de multiplication et sa conjugaison des verbes du 1er groupe avec Nicolas, Delphine et Laure tapent la discute à l’arrière du camping-car.

Il est plus ou moins 15.30 heures quand nous arrivons et nous nous rendons à la réception du campsite.
Ce dernier étant à plus 1,5 kilomètre du check-in et de la piscine, nous décidons de ne pas prendre tout de suite de nos quartiers mais de profiter encore de la fraicheur de l’eau et du WIFI offert (« qui soit disant en passant est celui qui présente le haut débit que nous n’ayons eu jusqu’à présent »).
Un fois le blog téléchargé avec ses photos et le tout mis en ligne, Nicolas enfile à son tour son maillot et part rejoindre Gabriel pour lui apprendre à nager le crawl.
Les filles quant à elle sont dans l’obligation d’observer le cours particulier de loin car elles ont toutes deux du travail et n’ont pas le temps de se consacrer à ce temps libre qui leur fait tant envie.
« Promis, vous vous rattraperez demain ! »
Après plus d’une demi-heure passée dans l’eau, il est temps de quitter ce milieu aquatique, de nous sécher, d’enfiler nos vêtements les plus légers et de nous rendre au restaurant du campsite pour y déguster pour la première fois de la viande d’oryx et de Kudu.
Les commentaires laissés sur l’application « I overlander » sont si positifs qu’il nous est impossible de passer à côté de cette expérience unique.
Allez on vous laisse car on nous attend dans la salle pour y déguster le tout.
« Bon appétit ! »
« Quel Oryx, Y et Z ! »
J +219 (Mercredi 10 février 2021)
Vite, vite, vite, nous nous apprêtons aux petites heures pour prendre une nouvelle fois la route qui nous séparent de KOLMANSKOP dite la
« ville fantôme ».

Ce point si intéressant à nos yeux est à plus de 100 kilomètres d’où nous avons dormi et il ne nous faut surtout pas rater le début de la visite guidée qui commence à 09.30 heures précises.
KOLMANSKOP est une ville minière (diamants) qui a connu son apogée entre 1907 et 1928 et qui était gérée totalement par une société de l’état allemand.
Plus de 400 personnes de nationalité allemande vivaient au sein des lieux et l’argent coulait à flot durant cette période. Afin de ne pas trop se fatiguer, une ligne de chemin de fer miniature (tirée par des ânes) avait été réalisée et avait pour but de venir chercher ses dames au pied de leur habitation pour les emmener au sein de la rue commerçante sise quelques mètres plus loin.

De plus, tous les matins à 06.30 heures précises, ce même petit train passait de maison en maison pour livrer eau fraîche, glaçons, soda,…

Ce n’est pas parce que nous sommes perdu dans le plus vieux désert du monde que nous devons nous embêter ont certainement pensé les dirigeants et c’est la raison pour laquelle ils ont fait construire un bowling au super parquet au bout duquel un employé namibien était chargé de ramasser les quilles et les replacer après chaque essai.

Et comme un bowling ne suffisait pas, une piscine et des prostituées pouvaient vous aider à vous faire oublier les tracas de la journée.
Dans cette ville créée au milieu de nulle part, chaque maison avait le téléphone et l’électricité alors qu’à cette époque, certaines habitations des pays européens s’éclairaient encore à la lampe à pétrole.
Les enfants eux aussi n’étaient pas oubliés car une école était sortie de terre rien que pour eux.
Ne vous imaginez même pas un seul instant qu’il était difficile de s’acheter quelque chose car dans pareil endroit, le couple le plus riche était bien celui qui tenait le commerce et qui s’avait quoi commander pour faire dépenser ses dames.
Sept ans après le début de l’exploitation des lieux, la compagnie avait déjà extrait la valeur de 5 369 814 de carats !
Heureusement pour les employés, l’arrivée des excavatrices ont beaucoup changé la donne car au début, ceux-ci porteurs d’un masque contre la poussière étaient allongés à même le sol et devaient fouiller chaque grain de sable qu’ils rencontraient. Leur seul mode de locomotion durant leur temps de travail était le ramping.
Saviez-vous que :
- Les premiers appareils à rayon-X du pays ont été amenés ici à KOLMANSKOP et que leur utilité n’avait aucun lien avec le milieu des soins de santé. Bien au contraire, ils servaient à vérifier que les ouvriers travaillant au sein de la mine ne sortent pas avec des diamants qu’ils avaient préalablement avalés ou dissimulés sous la peau via une petite incision cutanée.
- Même les pigeons qui survolaient l’exploitation étaient systématiquement tués par des chasseurs professionnels car certains employés avaient trouvé ce mode de fonctionnement pour faire sortir les diamants et les envoyer aux villages où les familles réceptionnaient les colis brillants.
- Une société de gardiennage était employée pour lutter contre le vol et pour envoyer tout employé, après son contrat de 2 ans non renouvelable, à la quarantaine pendant 1 semaine.
Pourquoi ? Car avant de quitter définitivement le site, chaque employé devait se vider un grand verre de laxatif et une semaine était le temps nécessaire à ce que le corps rejette tous les diamants ingurgités.
- Même les chaussures de travail, les mousses des sièges de voiture, les télégraphes,… étaient utilisés pour tenter de faire sortir les précieuses pierres et en profiter à des fins personnelles.
- L’eau douce étant rendu imbuvable suite au traitement des diamants, celle-ci était acheminée chaque jour par bateau depuis CAP TOWN ou WALVIS BAY
Et comme toujours, les choses ont une fin et celle-ci s’arrêta en 1928 au moment même où une autre gisement plus important fut découvert. Offrant plus de grosses pierres, ce dernier remplaça tout doucement KOLMANSKOP et c’est en 1958 que les tous derniers habitants prirent la décision de partir.

« Le sol n’avait plus rien à offrir de toute façon ! »
C’est donc de la sorte que les maisons se sont vidées de leurs habitants en un temps record et que tout est resté en l’état.

Les yeux écarquillés et l’esprit encore émerveillé par ce que nous venions de voir et appris que nous poursuivons notre progression encore plus vers l’OUEST pour rejoindre la ville de LUDERITZ située sur la côte.

LUDERITZ est la plus grosse ville de la région et a la particularité d’être à caractère germanique. A y voir le nombre de blancs qui y habitent, ses quelques maisons de style germanique offrant des colombages, ses bistrots,… il n’y a aucun doute que nous sommes bien dans une ancienne colonie allemande.
Mais nous ne tombons pas du tout sous le charme des lieux et très vite nous le boudons pour reparcourir les 120 kilomètres qui nous séparent du campsite où une fois de plus les filles s’adonnent à l’étude et Gaby à la piscine.
« Quelle Day amonds ! »
Plus de nouvelles de vous ! Vous allez bien ?
merci pour cet épisode .. toujours aussi intéressant !
bravo aux "filles"pour la dune ; je n'aurais pas pu le faire!
merci pour l'info "familles" ; j'ai suivi les Gnocs sur leur polarsteps pendant leur périple scandinave puis quelques jours de silence mais après plantage de l'ordi je n'arrivais plus à retrouver le nom ... je vais pouvoir combler mon retard !
Je vais me coucher. Votre récit m'a épuisée ! Monter la dune même en pensée, c'est plus pour moi! Bravo aux sportives.