J +63 (Dimanche 06 Septembre 2020)
Les conditions climatiques défavorables, les brûleurs de gomme sont restés sagement à la maison et n’ont pas inondé le semblant de calme par leur crissement de pneus et le ronflement de leurs moteurs suralimentés.
De bonne heure (« 10.00 hrs »), nous quittons RIGA en direction de la LITUANIE et sa colline des croix.
Quand on y regarde de plus près, nous ne sommes qu’à 130 kilomètres de la frontière et à 180 km de notre point de visite.
Et c’est pour ne pas changer, par une route bien droite à 4 bandes de circulation partagée entre tous les modes de locomotion et des piétons que nous quittons la LETTONIE peu avant 12.00 heures.
D’un premier ressenti, les paysages sont beaucoup plus ouverts et propices au regard.
Les champs d’oignons fraichement labourés et récoltés dégagent une odeur agréable aux narines qui nous amène même à nous arrêter et à faire la récolte d’une vingtaine de bulbes.
« Après les framboises en NORVEGE, les myrtilles en FINLANDE, ces mêmes myrtilles et des canneberges en ESTONIE, nous voici occupés à récolter des oignons en LITUANIE ! »
« Pas mal le marché local ! »
Le pays nous semble toutefois plus préservé par l’industrialisation et garde ses habitations de bois peintes de couleurs vives (« au vu de l’état de vétusté de beaucoup d’entre elles, elles doivent certainement dater de plusieurs longues dizaines d’années »).
Intrigués par notre convoi, les paysans aux visages meurtris par les dures années et à la peau des mains aussi tannée par le travail de la terre se relèvent de leur champs afin de mieux nous observer passer.
C’est dans un décor digne de vieux films que nous progressons vers notre premier point du jour : La colline des Croix.
Ce lieu est aussi étrange et fascinant qu’intriguant car il abrite pas moins de 200.000 croix de toutes tailles et de toutes origines. Lesquelles ont été déposées au fil des années par les pèlerins ou les lituaniens eux-mêmes.
En effet, cet endroit emblématique est repris comme symbole de la résistance du peuple lituanien.
Lors des différentes occupations « soviets », le mont a été rasé à plusieurs reprises et les croix tout simplement détruites mais à chaque fois, les lituaniens sont revenus en son sein et ont recommencé à en replanter en signe de leur attachement à leur identité et culture catholique.
« Même Jean-Paul II « himself » s’est rendu sur place en 1996 et y a célébré une messe.
Il a même été plagié, en 2018, par un de ses successeurs (François 1er pour ne pas le citer) »
Même si certains d’entre nous ne sont pas catholiques, cette visite intrigante et hyper captivante ne laisse pas indiffèrent car elle est empreinte d’énormément d’émotions et témoigne de moments difficiles vécus par un peuple à l’égard de son envahisseur.
A la suite de cette belle première visite et après un passage à l’office du tourisme lituanien, nous prenons l’initiative de poursuivre notre périple vers l’Est en direction de VILNIUS mais ce ne sera pas sans s’arrêter dans un petit parc animalier où nous pouvons observer les bisons.
« Depuis le temps que Gaby voulait voir cette grosse bête toute velue et cornue ! »
De toute façon, la route n’est pas très longue et laisse le temps à Emma de baver sur l’épaule de sa sœur durant son sommeil.
« Hein ! Quoi ? On est où ? On va faire quoi ? » Nous questionne Emma dès son réveil.
Après avoir observé ces grosses vaches « américaines », nous compulsons notre site favori afin de connaître notre lieu de couchage.
"SUPER !!!" Ça tombe bien car il n’est que 16.30 heures et à proximité du parc, une aire de bivouac en pleine nature nous est renseignée.
« Droite toute, un peu de piste à travers les arbres, et on tire le frein à main pour la nuit ! »
« Le meilleur dans tout ça, c’est que vu que les visites étaient gratuites, aujourd’hui c’est journée 0 € ! (Heureusement car avec notre petit écart commis à PARNÜ, il nous faut rééquilibrer le budget) »
« Quel livre lis-tu Annie ? » (Trop fooort l’impro !!!! )
J +64 (lundi 07 Septembre 2020)
Et c’est une fois de plus, avec grande difficulté que nous nous réveillons suite au bruit causé par nos voisins : les élans !
Alors que nous étions encore en ESTONIE, nous les avions déjà entendus se faire remarquer mais cette fois-ci, vu les cris dégagés on ne vous dit même pas comme il devait être chaud le mâle !
« On ne sera jamais si une femelle est passée par là mais si c’est le cas, elle a dû prendre cher la demoiselle ! »
Les cris sont tellement puissants et rauques qu’on pourrait soit les confondre avec le bruit d’un estomac affamé ou à une vache qui agonise aux alentours de la tente.
Ce qui est certain, c’est qu’il n’en a pas fallu plus pour que Gabriel demande à Emma d’échanger sa place afin qu’il puisse aller se réfugier dans les bras de Delphine.
Sur le petit matin, alors que nous faisons toujours le topo de la nuit et qu’on se raconte la suite des histoires d’Emma (« vu qu’elle parle toutes les nuits dans son sommeil »), cette dernière ose déclarer qu’elle a été réveillée par les ronflements de son père.
« De là à confondre Nicolas avec un élan en rut, franchement… ! »
Et c’est après une bonne assiette d’œufs brouillés et un bol de céréales que nous partons en direction de la ville de KAUNAS.
Et oui cela ne s’invente pas. Ils sont même si fiers du nom de la ville qu’à l’entrée de l’ancienne cité, ils sont venus mettre de grosses lettres luminescentes
« # KAUNAS ».
Cette ville, deuxième plus grande du pays, fut durant l’entre-deux guerres sa capitale en lieu et place de VILNIUS.
Nous pénétrons dans l’antre de la belle KAUNAS («on ne va manquer de se la faire ») et la visitons une bonne heure mais nous ne nous y attardons pas car les lieux ne nous attirent pas plus que cela.
KAUNAS quittée, il est temps de se recharger en victuailles et ça tombe plutôt pas mal car nous avons repéré un « LIDL » à l’entrée de la ville.
C’est donc avec les coffres remplis de « gâteaux » que nous progressons vers VILNIUS.
Des renseignements pris sur la ville et ses us et coutumes, il n’est pas bon de laisser son véhicule sans surveillance et surtout de ne rien laisser d’apparent au sein de l’habitacle car même si c’est valable partout dans le monde, il paraît que ça l’est d’autant plus à VILNIUS.
De toute façon, quand nous visitons une capitale, nous repérons un camping pour y poser la remorque afin de ne pas devoir trouver un parking assez grand pour accueillir l’ensemble.
Et c’est ainsi que sans le savoir commence notre malheur car après deux ou trois recherches plus tard, voici sélectionné un établissement faisant office d’hôtel et de camping. Ce dernier est magnifiquement bien situé étant donné qu’il est à proximité du centre de la vieille ville et nous permet donc d’y laisser la remorque mais également le Def.
Ni une, ni deux, nous encodons sa localisation GPS et quelques dizaines de minutes plus tard, nous voici devant une barrière derrière laquelle nous apercevons un gros bâtiment faisant office d’hôtel et devant celui-ci, 5 emplacements de stationnement peints à « l’arrache » à la main avec une belle peinture jaune.
Directement, on se dit que cela ne va pas le faire mais étant dans l’obligation de passer la barrière pour faire demi-tour, il fallait aller au contact.
Etant le seul à avoir le permis de conduire adéquat, Delphine s’y colle et d’un bon pas décidé se rend vers la réception accompagnée de Laure et Emma en renfort.
En attente que « CESAME » veuille bien s’ouvrir, Nicolas entame des recherches à la hâte sur l’hôtel et est attiré par des prix qui lui semblent démocratiques.
Alors qu’il est occupé à dégainer son GSM pour questionner le réceptionniste sur ce point, il voit Emma revenir vers la voiture.
« En tant que valeureux coursier, Emma retourne avec la missive afin de prévenir Dame Delphine »
Au même moment, le pont levis se dresse et Sieur Nicolas accède à son tour dans la cour du château.
Patiemment il attend sa douce lui revenir.
A son retour, Dame Delphine lui communique la dîme réclamée et constate avec son valeureux que l’emplacement de bitume sis sur la place publique n’est seulement que de 20 € moins cher qu’une chambre pouvant les accueillir avec leur cour.
Lui laissant pleine décision mais persuadé du choix fait par sa douce, Nicolas entame un jeu avec le saltimbanque de Gabriel.
Mais faut-il ajouter qu’alors qu’il est occupé à s’adonner à un divertissement, Nicolas est attiré par des vas et viens incessants d’une dame transportant des ustensiles de barbecue et des tonnelets de charbon de bois qu’elle dispose sur les tables sises à 3 mètres de lui.
« Sans perdre un instant, une seconde fois, via téléphone (« oui on n’utilise plus les pigeons car perte de temps ») il en informe sa douce et ses deux filles »
Soulagé, Nicolas continue à vaquer au divertissement avec son fils.
« Voilà c’est fait, on peut prendre l’emplacement qu’on souhaite ! J’ai pris deux nuits ! » Entent-il lui revenir dans les oreilles.
Il en est trop pour lui !
Il est hors de question de passer deux nuits sur un morceau de macadam à 40 euro la nuit ; entre un hôtel et des tables/barbecue où des gens vous y passer la soirée.
« STOP c’est la goutte qui fait déborder le vase » à ses yeux. Raison pour laquelle il fait choix de rentrer dans un mutisme.
Afin de régler la situation, Delphine propose plusieurs pistes de solution mais Nicolas ne veut rien entendre. Seul, il prend la décision de partir visiter la ville et de quitter les lieux dès demain à la première heure.
« C’est donc dans une ambiance « folle » que se déroule la visite de VILNIUS ! »
Cette ville est tout simplement SUPERBE et mérite d’être visitée autrement et plus longuement que ce que nous ne l’avons fait et restera très certainement un regret sur le long terme mais la vie est ainsi faite.
Et dès notre retour de visite, chose promise chose due, une vingtaines de jeunes ont pris possession des lieux et sont occupés à s’esclaffer à 2 mètres de la tente.
« Alors là je dis B-R-A-V-O pour la décision finale ! »
Après un souper très vite expédié, tout le monde s’en va dormir.
« Quelle KAUNAS ! »
J +65 (mardi 08 Septembre 2020)
Devinez qui se réveille en premier suite aux bruits causés par le blanchisseur qui ne cesse d’ouvrir la porte coulissante de sa camionnette alors qu’il est occupé à récupérer les draps de l’hôtel ou des ouvriers occupés à jouer du marteau piqueur à 20 mètres de là…. c’est NICOLAS !
L’humeur de la veille étant restée inchangée, Nicolas s’en va prendre une douche et dès son retour, on décolle !
Aujourd’hui, visite du château de l’île de TRAKAI sis à 30 kilomètres de là.
Après avoir passé de longs siècles en qualité de ruine et pillé régulièrement en pierres par les habitants du village, le château renaît, au début du 20ème siècle ; par ceux même qui l’avaient dépiécé.
En effet, une prise de conscience de son importance pour le pays a pu débloquer les fonds nécessaires à sa reconstruction.
Port du masque obligatoire, c’est avec cette pièce vestimentaire malheureusement devenue trop familière que nous effectuons cette visite d’histoire pour ensuite continuer notre route vers la POLOGNE.
C’est un endroit de bivouac sis le long de la rivière que nous avons retenu pour la nuit.
Le paysage y est brumeux, pluvieux, froid, bref pas très agréable au ressenti mais calme et surtout sans bruit ni port du masque.
« De plus, il est vaste….nous ne sommes pas obligés de nous croiser !»
Et comme il est très tôt quand nous nous y posons, les enfants ont le temps de s’adonner à leurs premiers travaux d’école et trouver ainsi leurs repères.
Emma se réfugie dans la voiture afin de se préserver du froid, Gaby entame la révision des heures avec Nicolas pour achever avec Delphine et Laure quant à elle persiste et signe à l’extérieur et en SHORT !!!!
« Quelle tension électrique ! »
J +66 (Mercredi 09 Septembre 2020)
C’est en ce jour à 11.50 heures, que nous mettons fin à notre périple LITUANIEN en faveur de la POLOGNE.
Encore une fois, c’est une grande découverte pour Delphine et les enfants et dès les premiers kilomètres parcourus, tous se sont rendus compte que l’image qu’ils s’en faisaient était totalement erronée.
La POLOGNE est verdoyante et ne manque pas grand-chose pour ressembler à notre plat pays.
Eux qui la voyait beaucoup plus « dans son jus » se sont vite rendus compte qu’il n’en était rien.
Rentrant dans le pays par le nord-est, deux options se présentent à nous, à savoir :
- Longer la Biélorussie et l’Ukraine et donc privilégier les parcs naturels
- Nous diriger vers l’ouest jusqu’à la région des lacs de MAZURIE sis plus au centre du pays.
Ne sachant que faire, comme dans l’émission de Jean-Pierre FOUCAULT « Qui veut gagner des millions » nous utilisons un de nos jokers pour faire appel à Thomas (« des Géonautes ») qui est d’origine polonaise.
« Qui mieux que lui pourrait nous dire que faire ? »
Et après sa décision tranchée, nous écoutons la voix de la raison et continuons notre périple vers l’Ouest afin de rejoindre les lacs.
Mais il faut savoir que sans attendre, notre « Fuego de la Nacion » (« tel que nous le surnommions il y a déjà quelques semaines ») nous propose de nous faire rencontrer un des amis qui habite la région.
Nous acceptons la proposition mais ce dernier étant pris professionnellement durant la journée, nous attendons patiemment le début de soirée pour le contacter par téléphone.
Celui qui sera notre futur hôte, Arek , d’un soir nous propose de nous mettre en route sans tarder afin de le rejoindre dans sa propriété sise à 25 minutes de notre halte.
« Il est hors de question de nous y présenter les mains vides donc nous nous orientons vers le commerce le plus proche pour y faire l’acquisition du breuvage national : une bouteille de VODKA »
C’est donc ½ heure plus tard que nous nous invitons dans une magnifique propriété bordée par un magnifique lac dont les eaux paisibles viennent lécher les berges de sable fin.
« De suite, nous tombons sous le charme des lieux ! »
Les présentations à peine faites, nous sommes invités à loger dans l’une de ses deux maisons et de profiter de toutes les commodités offertes par les lieux.
« Que demander de plus ! »
Et pour sceller cette nouvelle rencontre, Arek nous propose de monter dans son loft afin d’y prendre un verre.
L’extérieur était déjà de toute beauté mais l’intérieur des lieux est entièrement refait dans un style minimaliste et la grande baie vitrée, percée dans le pignon de l’ancienne grange de pierres, offre un panorama de toute splendeur sur le lac.
Et c’est ainsi qu’à 16.30 heures nous inaugurons les festivités par une bière « TUBORG », puis une seconde dans la foulée.
Voyant le côté paisible de l’eau et le ponton de bois qui s’avançait sur l’eau, Gaby vient à côté de son papa et lui murmure à l’oreille : « Papa, tu peux demander au monsieur s’il veut bien qu’on gonfle le paddle et qu’on aille en faire sur le lac ? »
La réponse étant positive, Emma et Gaby enfilent tous deux, pour la première fois, leur combinaisons et gonflent le paddle.
Il n’a fallu qu’une petite dizaine de minutes pour les voir passer, munis de leur gilet de sauvetage et mettre à l’eau leur nouveau mode de locomotion.
De notre tour de guet, nous pouvons les observer tout en entamant une bouteille de « PROSECO » bien fraîche.
Alors que nous sommes occupés à achever la seconde bouteille, Emma et Gaby réintègrent la terre ferme et partent se doucher.
Ce qui nous laisse le temps de boire la 3ème bouteille !
Tout le monde réuni au sein de la même pièce, les enfants nous font comprendre qu’ils sont bleu de faim mais ne pouvant mettre fin à la conversation entamée, nous les autorisons à se rendre à la voiture et rafler tous les paquets de chips et de cacahuètes qu’ils peuvent trouver.
« C’est vraiment l’image des parents qui sont au café pendant que les enfants s’adonnent aux jeux vidéo et mangent des chips du distributeur ! »
Et comme nous sommes en POLOGNE et que nous savons tous que la boisson est roi, devinez ce qui nous arrive tout droit du frigo… la 5ème petite sœur !!
Le foie percé, les reins totalement détruits et la vessie hyper tendue, nous réussissons à nous extraire de ce « guet à pintes » et c’est vers 23.00 heures (« souvenez-vous que nous avions commencé à 16.30 heures ! » que nous saluons notre hôte et prenons la direction de notre couchage.
Nous tenons tout particulièrement à remercier nos 3 enfants qui nous ont préparé des tartines durant leur absence et qui nous les avaient très gentiment placés sur le meuble de la chambre.
« Quelle descente ! »
J +67 (Jeudi 10 Septembre 2020)
« Tut, Tut, Tut, Tut,….. »
Il est 08.30 heures quand le réveil brise le silence de la chambre.
C’est avec un mal de tête « carabiné » que nous nous réveillons et prenons conscience que cela faisait très longtemps que nous n’avions plus consommé d’alcool en telle quantité et que nous n’avions vraiment plus l’habitude.
Mais il est hors de question de faire attendre notre hôte qui nous avait précisé se lever entre 6 et 7 heures.
C’est avec précipitation mais délicatesse que Nicolas et Delphine réveillent les enfants, remettent en ordre les lieux qui leurs avaient été confiés et qu’ils prennent la direction de la seconde bâtisse.
« A la surprise générale nous étions les premiers levés !!! »
Et c’est après une étude de la carte de la POLOGNE et un café bien serré que nous déclinons l’offre faite par Arek à savoir de rester une nuit voir deux de plus.
Nous ne regrettons vraiment pas cet arrêt ni cette rencontre car les échanges en anglais étaient très enrichissants et variés mais il est temps pour nous de reprendre notre vie de nomade.
« Les briques ne sont plus pour nous ! »
Une fois salué et remercié, nous faisons ronronner le Def et partons en direction de la « Tanière du Loup ».
Ce lieu est très connu auprès des amateurs d’histoire de la seconde guerre mondiale et des cinéphiles car il n’est autre que le principal Quartier Général d’Adolf HITLER dans lequel le Colonel Claus von Stauffenberg (incarné par Tom CRUISE dans le film « WALKYRIE ») tente d’assassiner le Führer en plaçant une bombe dans sa mallette.
Le lieu, dynamité par les allemands à leur départ, est fortement endommagé mais laisse tout de même apparaitre l’ampleur et l’immensité des bunkers des plus hauts noms de l’Etat-Major allemand.
A la suite de cette visite, hyper instructive et dans une certaine mesure irréaliste (« Quand on prend la peine de réfléchir à la multitude de décisions insensées qui y ont été prises ») que nous nous remettons en route dans le but de rejoindre le bivouac sis le long du lac.
C’est sur le coup de 15.00 heures que nous nous y posons et après un diner bien réparateur, les enfants s’adonnent à leur travail d’école jusqu’à 18.30 heures.`
Perdus dans une prairie immense, la météo y est douce mais le vent omniprésent nous donne un ressenti glacial.
Une fois de plus, Emma se réfugie dans la voiture afin de se mettre à l’abri du vent tandis que Laure se place à l’arrière de la remorque pour avoir la porte en guise de mur et ne pas être perturbée dans ses habitudes.
« Si elle continue de la sorte, dans deux jours elle va nous demander d’y accrocher des cadres ! »
Pour ce qui est des parents, c’est tout simple,… nous gérons Gaby et réfléchissons à la suite du périple.
« Quelle leçon d’histoire ! »
J +68 (Vendredi 11 Septembre 2020)
C’est dans une tente lentement chauffée par le soleil que nous nous réveillons. La température affichée sur le thermomètre placé dans notre logement de toile est de 21° C.
A l’image des degrés, les mines s’éblouissent très vite et la bonne humeur règne au sein du campement.
Dire qu’hier, il faisait tellement froid et humide que seuls Emma et Nicolas se sont lavés à la douchette tandis que Delphine a préféré une fois de plus l’usage du gant de toilette en toile rouge bien rugueuse (« idéal pour les peaux mortes ! »)
Nous ne parlons même pas des personnes non citées ci-dessus car elles ont fait choix d’aller dormir sans passer par la case « salle de bain ».
C’est lentement mais sûrement que nous prenons le temps de déjeuner, de replier la tente et de quitter les lieux sur le coup des 10.00 heures.
« Rien ne sert de courir ! »
Et bien oui ! Rien ne sert de courir car nous avons fait choix de tirer un gros coup de frein à main dans nos déplacements et de profiter plus de nos lieux de bivouac.
Rien de bien spécial à nos yeux car tout était prévu de la sorte et nos ambitions étaient d’arriver en POLOGNE dès la rentrée scolaire des filles afin de profiter des températures plus clémentes, des lieux chargés d’histoire et de ses villes si belles que Vénus elle-même en est jalouse.
C’est donc « piano, piano » que nous disons au revoir à nos voisines, les vaches et que nous nous dirigeons vers….un DECATHLON !
Bah oui, Emma dans ces recherches s’est rendue compte qu’il y avait quelques magasins de cette enseigne en POLOGNE et comme nous arrivons au bout des petites bouteilles de gaz du réchaud d’appoint, ça tombe à point.
« Bien sûr, une fois sur place, le seul article manquant est… les fameuses bouteilles de gaz ! »
« Tant pis pour cette fois, on retentera notre chance dans celui de VARSOVIE ! »
C’est donc sans gaz mais avec des nouvelles paires de chaussettes que nous rejoignons notre fidèle destrier et que nous nous rendons déjà à notre lieu de bivouac.
« Quelle horreur ! »
Si prometteur sur photo, le lieu est dans un état indescriptible. « Même des t-shirts poussent dans les arbres et les mégots de cigarettes émergent de terre »
Une seule chose nous vient à l’esprit : « Cassons-nous ! »
Et comme la vie est parfois bien faite et qu’il faut toujours savoir rebondir, c’est à 25 kilomètres de l’enfer que nous trouvons notre paradis.
Rien de plus simple, un grand étang bordé d’un sable fin sur lequel nous nous posons et en arrière-plan, une forêt de conifères.
« NOTHING ELSE ! JUST US ! »
Il est 13.00 heures quand nous prenons possession des lieux et que les enfants s’y installent pour travailler.
Dès à présent, notre vie va vous sembler un peu routinière et moins croustillante à lire mais on peut vous assurer que cela nous convient très bien.
« Que rêver de plus de voir ses enfants travailler au soleil, avancer à leur rythme sans stress et avoir en guise de récréation un gros éclat de rire pour une ou deux bêtises faites par Gaby ! »
Gaby, ce petit qui a appris à s’occuper seul (« chose qu’il n’a jamais faite avant ! »), qui se contente d’un bout de bois et du sable pour faire passer le temps,…
« La vie s’apprend en la vivant ! Pas en l’étudiant ! »
Alors que l’école est finie depuis une ½ heure, que les douches sont prises, c’est sur le coup de 18.00 heures que nous nous posons tous autour de la table afin d’y déguster un petit apéro et de bons gros hamburgers « maison » en guise de souper.
Demain, nous continuons nos leçons d’histoire sur la seconde guerre mondiale car nous nous rendons au sein du camp de TREBLINKA qui est malheureusement connu comme étant le deuxième plus grand camp d’extermination après celui d’AUSCHWITZ.
On vous en dire plus demain après sa visite.
« Quel ralentissement ! »
J +69 (Samedi 12 Septembre 2020)
C’est sous un soleil chaleureux qu’une fois de plus, nous avons l’immense chance de nous réveiller paisiblement et en famille.
Comme relaté hier, aujourd’hui, nous nous rendons sur le site de TREBLINKA et c’est avec une certaine appréhension et boule au ventre que nous écoutons attentivement les enfants nous donner lecture des informations reprises des divers guides emportés.
A chaque renseignement rapporté, nous sentons notre sang se glacer de plus en plus.
Comment rester indifférent quand nous entendons des chiffres tels que 750.000 ou 1.200.000 victimes sur à peine 11 mois ; quand on vous relate que les allemands ne savaient plus gérer les nouveaux arrivants par faute de moyen technique et d’infrastructure et donc qu’il leurs a fallu un arrêt de 2 mois pour se restructurer et pouvoir atteindre une capacité journalière de 17.000 victimes par JOUR !!!!!
Heureusement pour nous, le site de TRBLINKA n’a pas été reconstruit et seuls les soubassements des murs de TREBLINKA 1 (camp de travail aux conditions abominables) sont visibles.
Quant à TREBLINKA 2 qui n’est autre que le lieu reprenant le centre de triage ; les « vestiaires » dans lesquels hommes, femmes et enfants devaient se mettre à nu (sous prétexte de désinfection des pièces vestimentaire) et se défaire de tous leurs biens personnels ; le chemin long de 2 kilomètres qu’ils devaient parcourir dans leur plus simple appareil (soit disant pour aller prendre une douche commune) et les chambres à gaz (fonctionnant avec de vieux moteurs diesel) sont totalement enfuis à jamais dans le sol.
Seuls un mémorial, 17.000 pierres dressées en son tour et un second sis à 2000 mètres de là (lui-même encerclé de croix nominatives) symbolisent ces emplacements de « MORT ».
« Les lieux sont tellement remplis de tristesse, d’atrocité, de haine, de folie et de désespoir que même en écrivant ces quelques lignes plus de 24 heures après la visite, nous ressentons toujours ce fluide glacial nous parcourir le corps »
Si nous pouvons nous exprimer de la sorte, TREBLINKA est un très bon tremplin pour la visite d’AUSCHWITZ qui est encore plus dur à psychiquement.
En effet, ne pouvant lire les panneaux explicatifs en anglais repris sur l’ensemble du site, cela nous permet d’expliquer à Gabriel, en vulgarisant notre récit et en le ponctuant de quelques anecdotes plus heureuses, ce qu’était la guerre et ce qui a été fait en ce lieu.
« Nous n’avons pas eu besoin de le faire avec les filles qui l’ont tout de suite très bien compris et RESSENTI ! »
Et c’est après plus de quatre heures de visite hyper instructives pour tous que nous en terminons et quittons le site.
Une fois de plus, il est déjà 14.30 heures et le lieu de bivouac qui nous fait de l’œil est à une heure de route en empruntant les tous petits chemins qui sillonnent l’ensemble du territoire.
« De toute façon, si nous avons fait plus de 60 kilomètres par autoroute depuis la Belgique c’est un grand maximum ! »
« Trop tard ! »
Dès notre arrivée sur place, on se rend vite compte qu’on s’est fait doubler par tous les locaux qui ont pris les emplacements les plus plats sis au bord de l’eau et nous ont gentiment laissé ceux occupés par la vingtaine de vaches occupées à alterner « brouter » / « baigner ».
« C’est de bonne guerre ! Premier arrivé, premier servi ! »
Malgré nos efforts, il n’est pas question de rester au sein de la place et de nous retrouver avec la multitude de détritus laissés aux pieds des poteaux.
N’ayant plus aucun endroit de bivouac intéressant sur le tracé et n’étant qu’à 30 kilomètres de VARSOVIE, nous décidons d’aller y planter la tente pour les jours futurs.
Comme à notre habitude et ce pour éviter tout vol, nous retenons le camping le plus proche de la vieille ville (« à 7 kilomètres tout de même »).
Chance pour nous, il n’est pas franchement donné mais selon l’ensemble des icônes reprises sur son site internet, il mérite amplement ses 5 étoiles.
Arrivés sur le coup de 18.00 heures, on se dit que le mec qui a pondu les 5 étoiles devait être dyslexique ou qu’au moment où il est venu sur place, il a dû recevoir un coup sur la tête et a commencé à compter celles qu’il voyait tourner au-dessus de lui !
« Pas une des icônes n’est respectée ! »
Laverie : NEANT
Bowling : Même pas en rêve
Tennis : En cours de restauration
WIFI : Si tu pédales il y a moyen
Sanitaires : Soit le carreleur a dû être viré après le travail soit il était aveugle
« Il faut même payer en cash alors que tous les types de cartes ornent fièrement la porte de la réception ! »
« Comment est-ce possible d’avoir un camping aussi pourri aux abords d’une aussi belle capitale et d’oser réclamer un prix de 55 euro/nuit ! »
Bref, il fait super bon, demain nous sommes dimanche et les enfants veulent avancer sur leur travail scolaire pour pouvoir se consacrer pleinement à la visite de la ville les prochains jours. De plus, nous avons tous envie de nous poser, donc on se décide à signer pour 2 nuits.
« Il faut quand même dire que nous sommes 4 campeurs dans le camping donc on ne se bouscule pas au portillon quand on veut aller prendre une douche »
Et comme on a accepté de pédaler, on arrive à se taper un dessin animé « LEGO », en streaming, tous bien au chaud dans la tente.
« Quelle atrocité ! »
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